La capitale qatarie accueille depuis ce dimanche la réunion préparatoire du sommet arabo-islamique d’urgence, convoqué deux jours après l’attaque israélienne ayant visé des responsables du Hamas à Doha, rapporte l’agence de presse du Qatar (QNA), citée par Ahraminfo.
Une attaque déclencheur
Le sommet d’urgence a été annoncé jeudi, à la suite de la frappe israélienne du 9 septembre contre la ville de Doha. L’attaque a coûté la vie à cinq personnes, dont le fils du dirigeant du Hamas Khalil Al-Hayya et plusieurs agents de sécurité qataris. Aucun membre de l’équipe de médiation n’a toutefois été touché. L’événement a suscité de vives condamnations internationales, notamment de la part des monarchies du Golfe.
Un discours ferme du Premier ministre qatari
En ouvrant la réunion, le Premier ministre Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani a dénoncé un acte de « terrorisme d’État ». Il a accusé la communauté internationale de fermer les yeux sur les agissements d’Israël, ce qui, selon lui, « encourage la poursuite de cette politique agressive ».
Une participation diplomatique de haut niveau
De nombreux ministres des Affaires étrangères ont rejoint Doha dimanche, parmi eux : Abbas Araghchi (Iran); Mohammad Touhidul Islam (Bangladesh); Erywan Pehin Yusof (Brunei); Alibek Bakayev (Kazakhstan); Khalifa bin Shaheen Al Marar (Émirats arabes unis).
Le ministre égyptien Badr Abdelatty était arrivé dès samedi, tandis que le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Hissein Brahim Taha, a également rejoint la capitale qatarie. Plus de 200 journalistes ont été accrédités pour couvrir l’événement.
Des absences remarquées
Trois chefs d’État manquent toutefois à l’appel :
- L’émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah, remplacé par le prince héritier.
- Le sultan d’Oman Haitham bin Tarik al Said, représenté par son vice-Premier ministre chargé de la défense.
- Le président tunisien Kaïs Saïed, dont la délégation est conduite par le ministre des Affaires étrangères.
Un projet de résolution en préparation
La réunion des ministres des Affaires étrangères doit aboutir à un projet de résolution dénonçant l’attaque israélienne contre le Qatar et appelant la communauté internationale à réagir. Parmi les priorités affichées : la coordination des efforts arabo-islamiques face aux violations israéliennes ; la défense du rôle de médiateur du Qatar ; la recherche d’une solution à l’agression persistante en Gaza et en Cisjordanie.
Vers une alliance sécuritaire ?
Le Premier ministre irakien Mohammed Shia Al-Sudani a proposé la création d’une alliance militaire islamique, rappelant l’idée d’un « OTAN arabe » évoquée il y a une décennie. Il a affirmé que l’agression israélienne « menace la sécurité de tous les pays de la région » et plaidé pour une coopération politique, sécuritaire et économique renforcée entre États arabes et islamiques.
Le sommet arabo-islamique d’urgence se tiendra les 14 et 15 septembre à Doha. Ses conclusions sont attendues comme un signal politique fort dans un contexte régional marqué par une escalade des tensions.
Source : Ahraminfo