Sommet africain sur le climat : l’UA réclame une justice climatique et un financement à la hauteur des défis

À l’ouverture du 2ᵉ Sommet africain sur le climat, le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a livré un discours fort, plaçant la question climatique au cœur des priorités du continent et appelant à une mobilisation internationale concrète.

À l’ouverture du 2ᵉ Sommet africain sur le climat, le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a livré un discours fort, plaçant la question climatique au cœur des priorités du continent et appelant à une mobilisation internationale concrète.

Le dirigeant de l’UA a rappelé que l’Afrique, bien que responsable de seulement 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est parmi les régions les plus touchées par les bouleversements environnementaux. « La biodiversité en Afrique est ébranlée et court à l’extinction si la tendance n’est pas renversée d’urgence », a-t-il averti.

Des besoins financiers colossaux

Selon Mahmoud Ali Youssouf, le continent a besoin de 1,3 trillion de dollars par an pour financer ses plans d’adaptation au changement climatique. Or, l’offre actuelle, centrée sur environ 300 milliards de dollars issus principalement d’investissements privés, reste « loin d’être suffisante ».

Il a insisté sur les priorités africaines, notamment : le développement d’une agriculture intelligente nécessitant 100 milliards de dollars par an sur une décennie ; le financement de la biodiversité, estimé au même montant annuel ; la transition énergétique, à travers l’initiative « Mission 300 millions », visant à fournir de l’électricité à 300 millions d’Africains grâce aux énergies vertes ; une gestion durable de l’eau, via l’irrigation, l’hydroponie et le goutte-à-goutte ; et la préservation des écosystèmes côtiers et marins, inscrite dans l’initiative phare de l’UA pour une économie bleue.

Vers une gouvernance plus équitable du financement climatique

Le Président de la Commission de l’UA a également dénoncé les mécanismes actuels de financement climatique, plaidant pour une réforme en profondeur. Selon lui, le crédit carbone ne doit pas rester sous le contrôle des États pollueurs mais être administré par une instance internationale indépendante.

Il a également appelé à repenser le rôle du Fonds vert pour le climat, afin qu’il finance en priorité des projets à valeur ajoutée régionale et continentale, et à alimenter réellement le fonds pour les pertes et dommages, afin d’indemniser les pays du Sud lourdement affectés par les dérèglements climatiques.

« Justice climatique » et responsabilités différenciées

Mahmoud Ali Youssouf a conclu son allocution en soulignant que le financement climatique doit être « juste, significatif et prévisible ». Il a rappelé que les responsabilités mondiales doivent être partagées mais différenciées, tenant compte de la vulnérabilité des pays africains aggravée par le changement climatique, l’endettement et les inégalités structurelles de l’architecture financière internationale.

« Ce sommet est une opportunité pour réaffirmer la position claire de l’Afrique : nous demandons une justice climatique et une coopération sincère pour mettre en œuvre nos plans d’adaptation », a-t-il martelé, avant de souhaiter des délibérations fructueuses aux participants.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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