Le gouvernement sénégalais a annoncé le déblocage immédiat des bourses universitaires, après plusieurs jours de protestations marquées par de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. La contestation est née du retard accumulé dans le versement des allocations, un problème récurrent qui a une nouvelle fois provoqué la colère des étudiants.
Les tensions ont atteint leur paroxysme le 1er décembre au sein de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, la plus grande institution publique du pays. Des heurts intenses ont opposé les étudiants aux forces de sécurité, entraînant plusieurs blessés des deux côtés. Des images de barricades, de gaz lacrymogène et de charges policières ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, ravivant le débat national sur la gestion des campus et les conditions de vie estudiantines.
Face à la crise, le ministre de l’Enseignement supérieur a tenté d’apaiser les tensions en annonçant le paiement imminent des 158.000 bourses universitaires. Selon lui, les versements interviendront « dans les tout prochains jours », afin de garantir la reprise du calme sur les campus.
Pour permettre ce règlement, le gouvernement a officialisé le déblocage de 98 milliards de francs CFA, soit environ 158 millions de dollars américains. Une enveloppe considérable censée rattraper les retards et répondre aux attentes urgentes des étudiants, dont beaucoup dépendent de ces allocations pour couvrir leurs frais de subsistance, de logement et de scolarité.
Cette décision marque une étape importante dans la résolution de la crise, même si les organisations estudiantines restent vigilantes et appellent à une réforme plus profonde du système de bourses. Pour elles, la régularité des paiements demeure indispensable pour garantir de meilleures conditions d’études et éviter de nouveaux épisodes de tension.
Reste à savoir si cette mesure suffira à rétablir durablement la confiance entre les étudiants et les autorités, dans un contexte où les mobilisations universitaires prennent de plus en plus d’ampleur au Sénégal.
