Leur maîtrise technologique était jusqu’ici passée inaperçue. Mais à la faveur d’une enquête rigoureuse, les forces de sécurité intérieure ont mis fin à l’activité clandestine de deux jeunes hommes spécialisés dans le déblocage d’appareils volés.
À N’Djamena, la capitale tchadienne, deux trentenaires ont récemment été interpellés pour leur implication dans un réseau structuré de décodage, de flashage et de revente de téléphones portables dérobés. Selon les premières informations, ces deux techniciens, très habiles dans la manipulation numérique, faisaient partie d’une chaîne bien huilée reliant les voleurs d’appareils aux circuits de revente informels.
Les forces de l’ordre ont mis la main sur ces individus après plusieurs semaines d’investigations discrètes. Les téléphones volés, souvent dérobés dans des marchés ou arrachés à leurs propriétaires dans la rue, étaient acheminés jusqu’aux deux experts. Leur rôle était crucial : ils effaçaient les données d’origine, supprimaient les verrous de sécurité et réinitialisaient les appareils afin de les rendre méconnaissables et prêts à être revendus.
L’un des suspects, lors de son audition, a reconnu avoir flashé « plus de cinquante téléphones » en l’espace de quelques mois. Les appareils ainsi reconditionnés étaient ensuite écoulés à des prix attractifs, principalement dans des marchés informels de la ville. Ce mode opératoire permettait au réseau de prospérer en toute discrétion, profitant de la faiblesse des systèmes de traçabilité et du manque de contrôle sur certaines plateformes de revente.
L’affaire met en lumière un pan souvent négligé de la cybercriminalité locale : le trafic numérique à échelle artisanale mais redoutablement efficace. Les autorités redoutent que ce type de réseau ne soit que la partie émergée d’un iceberg bien plus vaste, alimenté par une demande croissante en téléphones à bas prix.
Les deux suspects sont désormais à la disposition de la justice. Leur arrestation marque une étape importante dans la lutte contre la cybercriminalité et les trafics liés aux nouvelles technologies au Tchad. Les services de sécurité appellent à une vigilance accrue, tant du côté des vendeurs que des acheteurs de téléphones d’occasion.
