La ville de Sarh, capitale de la province du Moyen-Chari, abrite un témoin précieux et méconnu de l’histoire du Tchad : la maison inachevée de Ngarta Tombalbaye, premier président de la République du Tchad.
Nichée dans le quartier résidentiel du deuxième arrondissement, cette bâtisse laissée à l’abandon représente bien plus qu’un simple chantier interrompu. Elle est le symbole d’une époque, celle des espoirs et des luttes d’un pays en quête d’identité et de développement.
Ngarta Tombalbaye, figure fondatrice de l’État tchadien moderne, a accédé à la présidence en 1960, à la faveur de l’indépendance. Son ambition de construire cette demeure à Sarh s’inscrivait dans un vaste projet de modernisation du pays. Cependant, à l’image des nombreux défis que le Tchad devait encore relever, cette maison est restée inachevée, laissant derrière elle un symbole fort des promesses non tenues de l’époque.
Aujourd’hui, la valorisation de ce site historique s’impose comme une nécessité pour la préservation du patrimoine national. De nombreux pays africains ont compris l’importance de sauvegarder leurs héritages culturels, non seulement en mémoire des générations passées, mais aussi comme levier pour stimuler le tourisme et dynamiser l’économie locale.
La transformation de cette maison en musée ou en lieu d’exposition pourrait non seulement attirer des visiteurs et des chercheurs, mais aussi rendre un hommage appuyé à l’héritage laissé par Ngarta Tombalbaye.
Le projet de réhabilitation de cette maison pourrait ainsi insuffler une nouvelle dynamique à la ville de Sarh et à toute la région. Au-delà de la simple préservation d’un monument, il s’agirait de restaurer une mémoire, de transmettre une histoire et d’offrir un espace où les générations futures pourraient venir s’inspirer de la riche trajectoire historique du Tchad.
Il est temps de redonner vie à ce symbole emblématique du passé, afin que les Tchadiens puissent se souvenir et s’enorgueillir de leur patrimoine.
