Santé : un atelier pour renforcer la riposte au choléra en milieu carcéral

La Direction de l’organisation des services de santé et du mécanisme de financement du ministère de la Santé publique et de la Prévention, avec l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a lancé ce lundi 1er septembre 2025, à N’Djamena, un atelier de renforcement des capacités sur la riposte au choléra en milieu carcéral. Les travaux ont été ouverts par le point focal santé en milieu carcéral, Nediguim Issaka Abdel.

Durant trois jours, agents de santé et directeurs de maisons d’arrêt suivront des modules spécialisés pour améliorer leurs compétences dans la prévention, la détection et la réponse rapide face au choléra. L’objectif est clair : éviter qu’un seul cas isolé ne se transforme en foyer épidémique incontrôlable au sein des établissements pénitentiaires, déjà fragilisés par des conditions de détention difficiles.

Les participants se formeront notamment sur la détection précoce des cas et l’évaluation du degré de déshydratation, les protocoles de traitement adaptés, la prévention des complications graves, les techniques de chloration et de purification de l’eau, ainsi que les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement (WASH). Une attention particulière sera accordée à la coordination entre le personnel soignant et les responsables pénitentiaires, pour une réponse concertée et efficace.

Le directeur des établissements pénitentiaires, Abakar Dougri Saleh, a salué la pertinence de cette session. Pour lui, « cette formation n’est pas un simple exercice de routine, mais une mission de santé publique et de protection de la dignité humaine ». Il a réaffirmé l’engagement de son administration à œuvrer pour « des prisons plus sûres et plus humaines ».

Le représentant du CICR au Tchad, Popol Lobo Biduaya, a rappelé l’ampleur du défi : au 28 août 2025, le pays enregistrait déjà 1 235 cas cumulés de choléra et plus de 60 décès, principalement en milieu communautaire et dans les camps de réfugiés. Les prisons, avec leur promiscuité, leurs infrastructures vieillissantes et leurs ressources limitées en eau potable et en assainissement, figurent parmi les environnements les plus vulnérables.

Popol Lobo a souligné les avancées enregistrées ces dernières années, tout en insistant sur les défis persistants : « Malgré un contexte financier difficile, le CICR reste engagé à soutenir techniquement et logistiquement les efforts des ministères concernés pour garantir une prise en charge efficace et humaine des détenus. »

Cette formation, la deuxième vague d’un programme lancé en 2024, s’inscrit dans un contexte épidémiologique préoccupant. Pour Nediguim Issaka Abdel, représentant le directeur de l’Organisation des services de santé, la réussite de cette stratégie repose sur une collaboration étroite : « Les directeurs de prison et les agents de santé sont les deux piliers de la réponse sur le terrain. Leur coordination est la clé de voûte de notre succès commun. »

À l’issue des travaux, des plans d’action spécifiques et réalisables pour chaque établissement carcéral devraient être élaborés, afin de renforcer durablement les capacités de riposte face à cette maladie.

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