À l’occasion du 22ᵉ anniversaire du Centre de santé Gueldanga de la Vie Sainte contre le sida et toute autre maladie, le tradipraticien Mokembaye Josel a livré une déclaration forte ce matin, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux du centre à Walia. Au cœur de son message : la reconnaissance de la médecine traditionnelle et un appel solennel aux autorités tchadiennes afin qu’elles lui donnent l’opportunité de prouver l’efficacité de son traitement.
« Ce centre existe depuis le 4 juillet 2003. Vingt-deux années se sont écoulées, et mon produit a déjà guéri de nombreux malades, notamment des patients atteints du sida. Mais malgré ces résultats, je fais face à un mur de mépris et de rejet de la part de certains médecins et autorités », a déclaré d’emblée Mokembaye Josel, visiblement amer mais déterminé.
Le tradipraticien affirme avoir été confronté à des propos virulents tenus par un médecin lors d’une démarche de reconnaissance officielle : « Quoi que tu fasses, ton produit ne sera jamais reconnu. Nous, médecins, sommes trop nombreux et trop intelligents pour te bloquer », lui aurait-on lancé.
Appel au président et au gouvernement
Mokembaye Josel ne cache pas son désarroi face à ce qu’il qualifie de « jalousie institutionnelle » entre médecine moderne et médecine traditionnelle : « L’Ordre des médecins du Tchad n’est pas une structure qui nous représente. Il nous combat, au lieu de reconnaître notre complémentarité. »
Lors de cette conférence audacieuse, il a lancé un appel personnel au Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, ainsi qu’au gouvernement :
« Accordez-moi deux jours pour soigner gratuitement des malades à l’hôpital central de N’Djamena. Si mes soins n’apportent aucun soulagement, vous pourrez faire de moi ce que vous voudrez. Donnez-moi aussi 100 malades du sida pendant six mois. Si aucun n’est guéri, je me retirerai. Mais si je réussis, alors qu’on me laisse travailler en paix. »
Mokembaye Josel reste ferme : « La connaissance ne vient pas uniquement de l’école. Dieu donne des dons, et c’est à nous tous de les valoriser. Le pays appartient à tout le monde, intellectuels ou non. »
Dans un pays où des milliers de personnes vivent encore avec le VIH et d’autres maladies chroniques, la parole du tradipraticien Mokembaye Josel suscite débat, questionnement… et peut-être, l’espoir d’une ouverture vers une médecine plus inclusive.