Dans un contexte international toujours tendu, le président russe Vladimir Poutine a signé une ordonnance présidentielle instituant officiellement une nouvelle délégation pour des négociations avec l’Ukraine. Publié ce mercredi 15 mai, le décret acte la reprise formelle d’un dialogue suspendu depuis plusieurs mois.
Un signal diplomatique fort ?
La composition de cette délégation, très encadrée par des hauts responsables civils et militaires, confirme que Moscou veut reprendre les pourparlers avec un mélange de diplomatie et de pression stratégique.
À la tête de la délégation figure Vladimir Medinsky, Assistant du Président, qui avait déjà conduit les précédents rounds de pourparlers au début du conflit. Il est accompagné de trois figures majeures du pouvoir russe : Mikhaïl Galouzine (Vice-ministre des Affaires étrangères), Igor Kostioukhov (Chef du renseignement militaire) et Alexandre Fomine (Vice-ministre de la Défense). Un attelage révélateur du poids sécuritaire que la Russie accorde à ces futures discussions.
Des experts aux profils révélateurs
Le décret présidentiel précise également la liste des experts appelés à soutenir les négociations. Parmi eux, des personnalités issues de l’appareil militaire et de la diplomatie comme Alexandre Zorine (information militaire), Elena Podobreevskaïa (politique humanitaire), Alexeï Polishchuk (spécialiste des pays de la CEI) et Viktor Chevtsov (coopération militaire internationale).
Ces profils suggèrent que les discussions pourraient porter sur des sujets stratégiques complexes : sécurité régionale, coopération militaire, corridors humanitaires, voire statut des territoires contestés.
Et côté ukrainien ?
Pour l’heure, Kiev n’a pas réagi officiellement à cette annonce. Reste à savoir si le président Volodymyr Zelensky et ses alliés occidentaux considèrent cette ouverture comme sincère ou comme un calcul de Moscou pour reprendre l’initiative sur le plan diplomatique.
Contexte : entre guerre et tractations
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les rares cycles de négociations se sont soldés par des échecs ou des blocages. La reprise d’un dialogue, même limité, pourrait marquer un tournant si elle s’accompagne de gestes concrets sur le terrain.
L’ordonnance présidentielle prend effet immédiatement, mais son impact dépendra des réponses de Kiev… et de la sincérité réelle des intentions russes.
