C’est dans la capitale tchadienne que s’est ouverte, ce mercredi, la Réunion régionale de la Facilité de Financement du Nexus Humanitaire-Développement-Paix (HDP), une rencontre stratégique convoquée sous l’égide de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). L’événement s’est tenu à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena, en présence de hauts responsables régionaux et de partenaires internationaux engagés dans la résilience des communautés affectées par les multiples crises que traverse la région.
C’est l’Ambassadeur Mamman Nuhu, Secrétaire Exécutif de la CBLT et Chef de Mission de la Force Multinationale Mixte (FMM), qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Dans son allocution, il a lancé un appel fort à la cohésion des efforts :
« Nous nous unissons aujourd’hui pour promouvoir la collaboration et chercher des solutions intégrées et durables dans le bassin du Lac Tchad. Traduisez donc la stratégie en impacts positifs pour les millions de personnes affectées par la crise ! »
Cette déclaration résonne comme une boussole pour les travaux à venir. Car la région du bassin du Lac Tchad, à cheval sur plusieurs pays (Tchad, Cameroun, Niger et Nigéria), est confrontée depuis plus d’une décennie à une crise multidimensionnelle sécurité, humanitaire, écologique et socio-économique, alimentée notamment par les violences armées, les déplacements massifs de populations et les effets du changement climatique.
La Réunion régionale de la Facilité HDP se positionne ainsi comme une réponse collective inédite. Elle vise à briser les approches sectorielles cloisonnées, en articulant l’aide humanitaire, les efforts de développement et les initiatives de consolidation de la paix, dans une logique de synergie. À travers cette approche du « Triple Nexus », les acteurs espèrent transformer les politiques en actions concrètes au profit des communautés vulnérables.
L’enjeu est de taille : selon les dernières données, ce sont plus de 11 millions de personnes qui demeurent en situation de besoin humanitaire dans la zone. Le financement du Nexus, adossé à une gouvernance régionale renforcée, constitue dès lors un levier stratégique pour bâtir une résilience durable, prévenir les conflits et poser les jalons d’une stabilité retrouvée.
Cette rencontre, qui a vu la participation d’organisations comme l’UNDP Afrique de l’Ouest et du Centre, l’Union africaine, Radio Ndarason et des réseaux de jeunes leaders, marque un tournant dans la gouvernance régionale du développement et de la paix. Elle met également en lumière le rôle central de la CBLT comme instance de coordination et d’impulsion, au service des populations.
Dans une région où les défis sont immenses mais les opportunités réelles, cette réunion pourrait bien marquer le point de départ d’un changement de paradigme, où les solutions ne viendraient plus uniquement de l’extérieur, mais aussi d’une coopération régionale renforcée, portée par une vision partagée de l’avenir.