Dans une note officielle datée du 28 avril 2025, l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), à travers sa mission de contrôle au ministère de la Santé publique et de la Prévention, a annoncé la levée de la mesure conservatoire (suspension) pesant sur deux cadres de ce département ministériel, Messieurs Dabson Guidaoussou et Adawaye Chatte. Cette décision intervient après le début du remboursement d’un montant de 549 833 704 FCFA, représentant une avance pour la livraison non exécutée de médicaments sur les fonds de l’ex-Fonds de soutien aux activités sanitaires prioritaires (FOSAP).
Selon la note référencée N°002/AILC/MCMSP/2025, cette réhabilitation administrative ne préjuge en rien des poursuites judiciaires en cours contre les deux responsables, qui devront encore répondre devant les autorités compétentes. L’AILC rappelle également l’application de l’article 66 du décret N°2015/PR/2024, relatif aux modalités des missions de contrôle, d’audit et de vérification, dans le cadre de ses investigations.
Cette décision met en lumière une pratique de plus en plus visible dans l’administration tchadienne : la séparation entre sanction administrative provisoire et procédure judiciaire, permettant aux institutions de poursuivre leurs fonctions sans obstruction, tout en laissant la justice suivre son cours. Toutefois, cette levée de suspension, sans conclusion judiciaire définitive, pourrait soulever des débats quant à la rigueur des mesures disciplinaires dans les affaires de détournement présumé de fonds publics.
Signée par Batingar Memadji Alain, chef de mission et contrôleur de l’AILC, la note précise que cette décision prend effet à compter de sa date de signature, et sera publiée partout où besoin sera.
Ce nouvel épisode dans la lutte contre la corruption au sein de l’appareil étatique met une fois de plus en lumière l’enjeu de transparence et de reddition des comptes dans la gestion des ressources publiques, notamment celles allouées à des secteurs aussi sensibles que la santé.




