Reconnaissance du travail des femmes au foyer : un débat relancé par la SENAFET

N’Djamena, 9 mars 2025 – La ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh, a réagi avec intérêt au débat suscité par l’une des 18 recommandations issues de la Semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET). Cette recommandation, qui remet sur la table la question de la reconnaissance du travail des femmes au foyer, a engendré des avis divergents au sein de l’opinion publique.

Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, la ministre a souligné un point fondamental : la contribution des femmes ménagères à la réussite professionnelle de leur conjoint est souvent invisibilisée. Pourtant, en cas de séparation, ces femmes se retrouvent bien souvent démunies, sans formation ni ressources financières, alors qu’elles ont consacré des années à soutenir leur famille. « Si quelques femmes sont professionnellement actives, il faut reconnaître qu’une grande partie est ménagère et contribue de ce fait à la réussite professionnelle du conjoint, mais cette contribution n’est pas reconnue », a-t-elle déclaré.

Un débat de société profond

La déclaration d’Amina Priscille Longoh met en lumière une réalité bien connue mais rarement débattue ouvertement : le sort des femmes au foyer après une séparation. Selon elle, il est essentiel de leur permettre d’exprimer leur ressenti et leur besoin de sécurité. « À cette catégorie de femmes, doit-on interdire d’exprimer son ressenti et son besoin d’être à l’abri ? », s’interroge-t-elle.

Ce débat ne concerne pas uniquement les femmes, mais aussi la responsabilité des pères face à leurs enfants. La ministre pointe du doigt l’irresponsabilité de certains hommes qui, après une séparation, refont leur vie sans se soucier du bien-être de leurs enfants. « Il y a bon nombre de pères irresponsables qui trouvent le sommeil paisible aux côtés d’une nouvelle épouse alors que leurs enfants sont sans abri », dénonce-t-elle, rappelant que ces situations contribuent directement au phénomène des enfants de la rue.

Une recommandation, pas une loi

Face aux critiques et aux controverses, Amina Priscille Longoh a tenu à préciser que cette recommandation issue de la SENAFET n’a pas valeur de loi. « Une recommandation n’est pas une loi, moins encore un projet de loi », rappelle-t-elle, soulignant que l’objectif est d’ouvrir le débat sur des sujets cruciaux tels que la parentalité positive et la responsabilité familiale.

Si une seule des 18 recommandations suscite autant de discussions, c’est qu’elle touche une problématique sociétale profonde, qui mérite d’être abordée sans tabou. Ce débat relancé par la SENAFET pourrait-il aboutir à des réformes pour une meilleure protection des femmes et des enfants en cas de séparation ? La question reste ouverte, mais une chose est sûre : elle ne laissera personne indifférent.

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