La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi l’interdiction immédiate de toutes les activités du mouvement politique « Sauvez la RDC », lancé en octobre par l’ancien président Joseph Kabila, selon un communiqué signé par le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur. Le document ordonne aux gouverneurs de province et aux autorités administratives de mettre fin à toute réunion, activité publique ou initiative organisée par ce mouvement.
Créé à la suite d’une réunion tenue à Nairobi en présence de Kabila, le mouvement rassemblait plusieurs dirigeants politiques proches de l’ancien chef de l’État et opposés au président Félix Tshisekedi. Dans sa déclaration de lancement, le groupe affirmait vouloir « sauver le pays », en rassemblant les Congolais « opposés à la dictature, mettre fin à la tyrannie, défendre l’ordre constitutionnel, promouvoir la réconciliation nationale et plaider pour un dialogue inclusif sur la gouvernance et la paix ».
Cette initiative avait provoqué une protestation diplomatique du gouvernement congolais. Dans les semaines qui ont suivi, plusieurs partis impliqués dans la plateforme ont été sanctionnés par les autorités, qui accusent Kabila de collaboration avec les rebelles du M23, au cœur du conflit dans l’est du pays. En avril, le Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Kabila avait déjà vu ses activités suspendues pour « complicité » avec la rébellion.
En octobre, la Haute Cour militaire a condamné Joseph Kabila à mort par contumace pour trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Âgé de 53 ans, Kabila a dirigé la RDC de 2001 à 2019 et résiderait depuis 2023 en Afrique du Sud. Plus tôt cette année, il avait exprimé son souhait de rentrer dans le pays pour « contribuer à trouver une solution » à la crise actuelle.
Cette décision marque une nouvelle escalade des tensions politiques entre l’ancien président et l’actuel gouvernement congolais, dans un contexte de fragilité sécuritaire persistante à l’est du pays.




