RDC : Le ministre Constant Mutamba dans la tourmente judiciaire, la pression monte sur l’Assemblée nationale

RDC : Le ministre Constant Mutamba dans la tourmente judiciaire, la pression monte sur l'Assemblée nationale

Le climat politique se tend en République Démocratique du Congo alors que le ministre de la Justice, Constant Mutamba, se retrouve au cœur d’une tempête judiciaire aux allures de scandale d’État. Le procureur général près la Cour de cassation vient officiellement de solliciter l’autorisation de poursuites auprès de l’Assemblée nationale. Une étape cruciale qui pourrait déboucher sur la fin précipitée de la carrière gouvernementale du jeune ministre.

Trois jours d’audition, des éléments jugés « suffisants »

Selon des sources proches du dossier, Constant Mutamba a été entendu pendant trois jours par la justice. À l’issue de ces auditions, le procureur général estime disposer d’éléments probants constituant des infractions graves, bien que la nature précise des accusations ne soit pas encore rendue publique. Ce développement marque un tournant dans l’affaire : nous ne sommes plus au stade de simples allégations, mais dans un processus préjudiciaire avancé.

La demande adressée à l’Assemblée nationale s’inscrit dans le strict respect de la procédure congolaise, qui exige l’accord du Parlement pour engager des poursuites contre un membre du gouvernement en exercice.

Un ministre sous tension, un pouvoir mis à l’épreuve

Constant Mutamba, connu pour son verbe tranchant et son positionnement ultra-loyaliste envers le président Félix Tshisekedi, est aujourd’hui sur la sellette. Cette affaire arrive à un moment politique sensible, marqué par des tensions et une attente forte de réformes.

La question est désormais politique autant que judiciaire : l’Assemblée nationale osera-t-elle autoriser les poursuites contre un ministre en exercice ?

Si elle s’y oppose, l’institution parlementaire s’exposera aux critiques d’impunité et d’instrumentalisation de la justice. Si elle donne son feu vert, le gouvernement devra se séparer d’un de ses membres les plus en vue, de gré ou de force, comme l’exige la procédure.

Une démocratie à l’épreuve de la transparence

Ce feuilleton met à nu l’un des défis majeurs de la gouvernance congolaise : l’indépendance effective de la justice face au pouvoir politique. La demande de levée d’immunité parlementaire est perçue par certains comme un signal positif d’un appareil judiciaire qui commence à prendre ses distances vis-à-vis des intouchables du régime. D’autres y voient une manœuvre politique destinée à écarter un acteur devenu gênant dans les jeux d’influence internes.

Quel que soit le dénouement, cette affaire fera date. Elle révèle les tensions internes au sein du gouvernement et pose à nouveau la question de la redevabilité des dirigeants en République Démocratique du Congo.

Vers un test démocratique crucial

L’issue dépendra désormais du Parlement. Si les élus se montrent à la hauteur de leur mission de contrôle, cela pourrait marquer une évolution majeure dans la culture de l’impunité qui mine depuis longtemps les institutions congolaises.

Dans un pays encore fragilisé par des décennies de crises, de conflits et de corruption, chaque décision politique devient un test pour la démocratie. Le cas Mutamba ne fait pas exception : il incarne à la fois l’espoir d’un tournant judiciaire et la crainte d’un nouvel épisode de règlements de comptes politiques.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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