Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a exprimé sa satisfaction face aux conclusions du rapport de la Mission d’établissement des faits du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, publié sur la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Le document, couvrant la période de janvier à juillet 2025, confirme que le conflit dans l’Est du pays dépasse le cadre d’une rébellion interne. Selon les experts onusiens, la présence avérée de troupes rwandaises sur le sol congolais confère à la crise le statut de « conflit armé international », marquant une reconnaissance juridique que Kinshasa qualifie de « cristallisation » de l’agression étrangère.
Des crimes massifs documentés
Le rapport détaille de graves violations commises par le mouvement rebelle M23, appuyé par Kigali, notamment des massacres de civils, des déplacements forcés, des violences sexuelles, l’enrôlement d’enfants et des attaques contre des infrastructures civiles, telles que des hôpitaux et des écoles. Certains de ces crimes, commis sur une base ethnique, pourraient, selon le document, relever de la qualification de génocide au regard du droit international.
Réponse de Kinshasa aux allégations contre les FARDC
Tout en saluant le travail des experts, le gouvernement congolais a tenu à clarifier certains points relatifs aux Forces Armées de la RDC (FARDC). Kinshasa souligne avoir transmis ses observations 72 heures avant la publication du rapport et réaffirme l’absence de tout lien de commandement ou d’alliance politique entre son armée nationale et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« Les FARDC demeurent une armée républicaine, soumise à la Constitution et au droit international humanitaire, appliquant une politique de tolérance zéro face aux violations », précise le communiqué, qui rappelle les mesures disciplinaires et judiciaires systématiquement engagées contre les éléments fautifs.
Un appel à la communauté internationale
Kinshasa dénonce toute tentative de créer une « fausse symétrie » entre une armée nationale responsable et un groupe armé qualifié de supplétif d’un État voisin. Le gouvernement insiste sur le caractère illégal et violent des actions du M23, dont les motivations relèvent, selon lui, de « l’exploitation illégale des ressources naturelles, véritable raison de l’agression ».
La RDC se dit néanmoins disposée à examiner toute allégation documentée contre ses forces de sécurité dans le cadre de ses mécanismes internes, tout en restant ouverte à la coopération avec des instances internationales « crédibles et impartiales », y compris une éventuelle commission d’enquête indépendante.
Sous l’autorité du président Félix Tshisekedi, le gouvernement affirme sa détermination à « défendre la souveraineté nationale, protéger sa population et mettre un terme à l’impunité des crimes commis sur son territoire ».