Dans un climat de tensions sécuritaires persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo, l’ancien président Joseph Kabila Kabange a effectué, ce vendredi, un retour très médiatisé à Goma, capitale du Nord-Kivu. Accueilli par une foule de partisans et plusieurs figures politiques locales, l’ex-chef de l’État a fait une apparition qui suscite déjà de nombreuses interprétations.
Arrivé dans l’après-midi sous haute sécurité, Joseph Kabila n’a fait aucune déclaration officielle, mais sa simple présence à Goma, ville stratégique et hautement symbolique dans l’histoire récente de la RDC, relance les spéculations sur son avenir politique. Ce retour intervient alors que la région est une fois de plus en proie à l’insécurité, notamment du fait des activités des groupes armés comme le M23.
Des sources proches de l’ancien président évoquent une « visite de proximité » avec les populations de l’Est, longtemps éprouvées par les conflits. Toutefois, dans les cercles politiques et médiatiques, cette visite est perçue comme un geste fort, à la fois de solidarité avec les habitants du Nord-Kivu et de positionnement stratégique en vue des prochaines échéances nationales.
Olive Lembe Kabila, son épouse, s’était récemment exprimée publiquement sur le rôle que pourrait jouer son mari dans l’avenir du pays, affirmant qu’il « a encore un rôle à jouer pour restaurer l’unité et la souveraineté nationale ».
Pour de nombreux habitants de Goma, la venue de Joseph Kabila ravive à la fois souvenirs et espoirs. « C’est un homme qui connaît bien cette région. Son retour ici est un message : il ne tourne pas le dos à notre souffrance », confie un notable local.
Si certains voient en lui une figure capable de rassembler dans un contexte de fracture nationale, d’autres s’interrogent sur la portée réelle de ce retour : simple visite symbolique ou prélude à une nouvelle ambition politique ?
Dans un pays où les équilibres restent fragiles et où la quête de stabilité est permanente, la moindre apparition d’un acteur majeur comme Joseph Kabila ne laisse jamais indifférent. Son passage à Goma pourrait bien marquer une nouvelle page, encore à écrire, dans l’histoire politique congolaise.