Dans une adresse solennelle à la Nation, ce lundi 8 décembre, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a détaillé la portée historique de l’accord de paix signé à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Présenté comme un tournant majeur dans la quête de stabilité pour l’Est du pays, ce pacte ouvre, selon le Chef de l’État, une “nouvelle phase décisive” vers la normalisation sécuritaire et diplomatique.
Le président Tshisekedi a profité de cette intervention pour tracer une feuille de route articulée autour de quatre priorités, destinées à transformer l’accord en résultats tangibles sur le terrain, dans des régions meurtries par des décennies de conflits armés.
Retrait total des forces étrangères : un principe “non négociable”Première priorité : le retrait immédiat et vérifiable de toutes les forces étrangères présentes sur le sol congolais, qu’il s’agisse de troupes régulières d’États voisins ou de groupes armés. Félix Tshisekedi a rappelé l’importance absolue de préserver la souveraineté nationale, affirmant que l’intégrité territoriale de la RDC “ne fera l’objet d’aucune concession”.
Il a ajouté que l’accord de Washington prévoit un mécanisme de retrait supervisé en coordination avec les partenaires régionaux et internationaux, afin d’assurer transparence et efficacité.
Assécher les circuits qui financent la guerre
La deuxième priorité du gouvernement concerne le démantèlement des réseaux financiers et logistiques qui alimentent les violences dans l’Est. Le président Tshisekedi a mis en cause un “écosystème mafieux” qui prospère grâce à l’exploitation illégale des ressources, aux trafics et aux réseaux transfrontaliers. Il a annoncé que des actions ciblées seront lancées pour couper ces flux, condition indispensable au retour durable de la sécurité.
Sécuriser les civils et rouvrir l’accès humanitaire
Le Chef de l’État a également réaffirmé l’urgence de renforcer la protection des populations civiles, premières victimes des affrontements. Il a ordonné une réorganisation des dispositifs de sécurité dans les provinces touchées, afin d’assurer une présence étatique plus visible et dissuasive.
Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de garantir l’accès des organisations humanitaires aux zones isolées, pour venir en aide aux personnes déplacées, soutenir les familles retournées et répondre aux besoins médicaux urgents.
Construire une paix durable et inclusive
En quatrième priorité, Félix Tshisekedi a souligné que la paix doit s’inscrire dans la durée, grâce à des réformes structurelles, à la reconstruction des zones sinistrées et à la consolidation de la coopération régionale. Le Président a insisté sur l’importance de programmes de réinsertion pour les ex-combattants et de projets de développement, notamment pour l’emploi des jeunes et le désenclavement des régions.
Il a rappelé que “la paix durable ne se décrète pas : elle se construit”, en renforçant le lien de confiance entre l’État et les populations.
Ce discours du 8 décembre marque ainsi une étape décisive dans la mise en œuvre de l’accord RDC–Rwanda, et fixe une orientation claire pour les mois à venir. Un moment que Kinshasa présente comme une chance historique d’engager enfin le pays sur la voie de la stabilité et de la reconstruction.
