Le Président Faustin-Archange Touadéra a récemment séjourné aux Émirats Arabes Unis, une visite marquée par la signature de plusieurs accords de coopération. Si ces engagements couvrent des secteurs clés, leur contenu exact reste flou, soulevant des interrogations sur leur impact réel pour la République centrafricaine.
Des engagements sans clarté
Lors de cette visite, divers protocoles d’accord ont été signés entre la RCA et les Émirats dans des domaines stratégiques :
✔ Commerce et investissements
✔ Mines et géologie
✔ Infrastructures, éducation, agriculture, élevage
✔ Défense
Ces accords traduisent une volonté affichée de renforcer la coopération bilatérale. Toutefois, sans publication officielle des termes précis, il est impossible d’en évaluer la portée réelle.
Un cadre juridique incertain
Un protocole d’accord (MoU – Memorandum of Understanding) est généralement un engagement de principe entre deux parties. Selon les clauses incluses, il peut être contraignant ou simplement déclaratif. En l’absence d’informations détaillées, la nature exacte de ces engagements demeure inconnue, rendant leur interprétation délicate.
Des implications encore floues
Si ces accords sont présentés comme bénéfiques pour la RCA, plusieurs interrogations demeurent :
🔹 Calendrier et application : Ces engagements seront-ils rapidement mis en œuvre ou s’agit-il de déclarations sans échéance claire ?
🔹 Financement : Ces projets bénéficient-ils d’un appui financier concret des Émirats ? Qui en assurera la gestion ?
🔹 Effets à court terme : Ces accords généreront-ils des investissements et des emplois en RCA ou resteront-ils des intentions sans impact immédiat ?🔹 Accord en matière de défense : Quelle est la nature exacte de la coopération ? Porte-t-elle sur l’équipement militaire, la formation, ou une reconfiguration des alliances stratégiques de la RCA ?
Un manque de transparence préoccupant
Le Président Touadéra affirme vouloir œuvrer pour le développement du pays, mais la population a aussi droit à une information claire sur les engagements pris en son nom. À ce jour, aucun document officiel ne permet d’évaluer les implications concrètes de ces accords. Cette opacité alimente les doutes et empêche un véritable débat démocratique.
Une réception politisée du débat
L’exigence de transparence rencontre souvent des résistances :
🔹 Interprétation biaisée : Certains médias proches du pouvoir assimilent ces questionnements à une opposition systématique.
🔹 Réactions partisanes : Des soutiens du MCU organisent débats et attaques pour discréditer les demandes de clarté.
🔹 Tensions au sommet de l’État : Certains hauts responsables relayent ces critiques au Président, faussant ainsi la perception du travail journalistique indépendant.
Une avancée ou une simple opération de communication ?
Cette visite aux Émirats pourrait être un tournant pour la RCA, mais sans publication des documents signés, son impact reste incertain. Reste à voir si ces accords aboutiront à des actions concrètes ou s’ils resteront de simples engagements diplomatiques sans effets tangibles sur la vie des Centrafricains. En attendant, la quête de transparence demeure essentielle.
Trace Infos avec Aymard Guinon