Le climat politique tchadien continue de s’assombrir. Ce lundi, dans les locaux de la radio FM Liberté, les membres du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) ont tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’ils qualifient de « graves menaces » visant leur collègue Max Kemkoye, figure emblématique de l’opposition.
Dans une déclaration solennelle, les leaders du GCAP ont dénoncé une campagne d’intimidation et de harcèlement qu’ils attribuent directement au régime du président Mahamat Idriss Déby. « Le point de rupture est atteint », ont-ils alerté, évoquant des menaces récurrentes consécutives à une plainte déposée il y a plusieurs mois contre Max Kemkoye par le Secrétariat Général du Gouvernement.
Selon les membres du GCAP, ces menaces ne sont que la face visible d’un système de répression bien rodé. Ils dressent une liste préoccupante de pratiques liberticides : interdictions de rassemblements, fermetures de lieux de réunion, surveillance des communications, pressions sur les familles de militants, et exclusion des médias publics.
« Dire la vérité au Tchad, c’est s’exposer à la guillotine », ont-ils lancé dans une formule choc. La déclaration qualifie le régime actuel de « machine de destruction », accusée d’organiser des enlèvements, des actes de torture et des détentions arbitraires à l’encontre des voix dissidentes. L’assassinat de Yaya Dillo et la disparition de GAM Robert sont évoqués comme des exemples criants de cette dérive autoritaire.
Le ton se durcit encore lorsque le GCAP compare le pouvoir en place à une « colonie de morts dirigée par un Dracula », dénonçant une gouvernance fondée sur la peur, la répression et la corruption. Les partis politiques jugés proches du régime ne sont pas épargnés non plus : ils sont accusés d’avoir « trahi le peuple » en échange de privilèges.
Face à cette situation, le GCAP annonce une contre-offensive politique et technologique. Il entend désormais traquer toute menace anonyme grâce à des outils spécialisés et affirme qu’aucune action pacifique ne sera abandonnée : marches, porte-à-porte, meetings… la mobilisation s’annonce continue.
« Le changement ne se négocie pas. C’est un combat du courage, de la vérité et de la volonté inlassable », clame la déclaration. Le GCAP conclut en lançant un appel pressant aux chancelleries étrangères, aux ONG et aux défenseurs des droits humains pour protéger les voix critiques au Tchad.
« Le destin de ce régime ne sera pas différent de ceux qui ont échoué par la peur et la violence », avertit enfin le groupe, déterminé à poursuivre sa lutte malgré les risques.