Plus de 9 000 morts sur les routes migratoires en 2024 : l’OIM appelle à une action régionale urgente

Face à une année 2024 marquée par un nombre alarmant de décès sur les routes migratoires, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Plus de 9 000 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre un autre pays, révèle le dernier rapport de l’agence onusienne. L’OIM souligne que 12 % de ces décès sont survenus en Afrique de l’Ouest et du Centre, une région particulièrement affectée par la multiplication des déplacements irréguliers.

Face à une année 2024 marquée par un nombre alarmant de décès sur les routes migratoires, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Plus de 9 000 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre un autre pays, révèle le dernier rapport de l’agence onusienne. L’OIM souligne que 12 % de ces décès sont survenus en Afrique de l’Ouest et du Centre, une région particulièrement affectée par la multiplication des déplacements irréguliers.

Pour répondre à cette situation critique, un atelier régional de haut niveau s’est tenu cette semaine à Dakar. Organisé conjointement par l’OIM et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), il a rassemblé des délégations du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, ainsi que des acteurs humanitaires, des organisations de la société civile et plusieurs partenaires techniques et financiers.

Renforcer la coordination le long des routes migratoires

Au centre des discussions : l’Approche fondée sur les routes, un cadre stratégique visant à améliorer la coordination entre les États traversés par les principaux corridors migratoires. Contrairement aux interventions ponctuelles et parfois dispersées, cette approche permet une réponse harmonisée, basée sur l’analyse des facteurs économiques, sociaux, sécuritaires et climatiques qui influencent la mobilité humaine.

Les participants se sont concentrés sur deux itinéraires particulièrement meurtriers : la route Atlantique, menant les migrants d’Afrique de l’Ouest vers le Maroc et l’Espagne à bord d’embarcations souvent inadaptées ; la route de la Méditerranée centrale, où des milliers de personnes traversent le Sahara avant de rejoindre l’Afrique du Nord, au péril de leur vie et sous la menace des réseaux de traite et de trafic.

Selon les dernières estimations, 11,3 millions de migrants se trouvaient en Afrique de l’Ouest et du Centre à la mi-2024, dont 77 % originaires de la région elle-même, confirmant le caractère essentiellement intrarégional des mouvements de population. Dans le même temps, les crises sécuritaires, les chocs climatiques et les tensions politiques ont poussé 21,8 millions de personnes à fuir leur foyer, selon le HCR.

Un engagement politique nécessaire

Pour Sylvia Ekra, directrice régionale de l’OIM, l’atelier de Dakar marque une étape clé :« Cet atelier nous a permis de réfléchir ensemble aux conditions nécessaires pour opérationnaliser l’Approche fondée sur les routes : vision commune, engagement des gouvernements, coordination claire et capacité d’anticipation grâce aux données. »

Un constat partagé par Abdouraouf Gnon-Konde, Directeur régional du HCR, qui insiste sur l’importance de la collecte et du partage d’informations fiables pour orienter les politiques publiques.

« Les données recueillies nous aident à adapter les politiques et à concevoir des programmes ciblés qui protègent mieux les personnes en mouvement avant qu’elles ne mettent leur vie en péril », a-t-il affirmé.

Vers des feuilles de route nationales dès 2026

Au terme de deux jours de travaux, les États représentés ont convenu d’élaborer des feuilles de route nationales à partir de 2026, afin de renforcer durablement la protection des migrants et réfugiés. Des groupes de travail thématiques seront également mis en place pour maintenir le dialogue sur l’asile, l’accès aux services de protection, la gestion des données et la coordination transfrontalière.

L’OIM rappelle que seule une coopération régionale solide permettra de réduire les risques mortels auxquels s’exposent chaque année des milliers de personnes en quête de sécurité, d’opportunités ou de dignité. Alors que les dynamiques migratoires ne cessent d’évoluer, l’appel à l’action semble plus pressant que jamais.

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