Le Burkina Faso engage une vaste réflexion nationale sur l’avenir de son système de transport. Ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a officiellement lancé, à Ouagadougou, les États généraux des transports terrestres et maritimes, un rendez-vous stratégique de trois jours placé sous le thème : « Transports terrestres et maritimes et résilience dans un contexte de crise sécuritaire : états des lieux et perspectives ».
Cette rencontre inédite vise à dresser un diagnostic complet du secteur, lourdement affecté par les défis sécuritaires, et à dégager des solutions adaptées pour moderniser un pilier essentiel de la vie économique et sociale du pays. Les travaux porteront notamment sur la fiscalité, la régulation des tarifs, la modernisation et la digitalisation des services de transport.
Dans son allocution d’ouverture, le Chef du Gouvernement a salué « le courage et la résilience des acteurs du transport », dont l’engagement a permis à la Nation de continuer à circuler, commercer et maintenir le lien vital entre les territoires, souvent dans des conditions difficiles. Mais le diagnostic reste préoccupant : parc automobile vieillissant, infrastructures inadaptées, manque de professionnalisation, insécurité routière persistante, coûts de transport élevés… Autant de défis qui appellent une transformation en profondeur.
Pour amorcer cette refondation, le Gouvernement a déjà posé des jalons. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a mis en avant l’acquisition historique de plus de 500 bus modernes destinés au transport de masse, une initiative inscrite dans l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité et dans une politique plus large de mobilité durable. Le renouvellement de la flotte de transport de marchandises se poursuit également, avec une centaine de véhicules déjà remplacés et une nouvelle opération en cours.
Le Premier ministre a par ailleurs évoqué les efforts en préparation pour relancer le transport ferroviaire, moderniser le parc de taxis et mettre en place un système automatisé de gestion des titres de transport, destiné à sécuriser et accélérer les procédures. Une étude nationale a été lancée pour baliser ces réformes.
Appelant à « un moment de vérité collective », il a invité l’ensemble des acteurs publics, privés, syndicaux, académiques et communautaires à dépasser les intérêts sectoriels pour bâtir une vision partagée d’un système de transport plus sûr, plus moderne et plus compétitif.
À travers ces États généraux, le Burkina Faso ambitionne de transformer son secteur des transports en levier majeur de développement économique, de résilience nationale et d’intégration régionale. Les conclusions attendues devraient constituer le socle d’une politique de mobilité durable, inclusive et souveraine, adaptée aux réalités du pays.




