Un drame a endeuillé la province du Ouaddaï entre le 10 et le 14 juin 2025. Deux localités, le village de Dor Otto et le marché hebdomadaire de Ngarouma, situés à environ 140 kilomètres au nord-est d’Abéché, dans les sous-préfectures de Molou et Traoné (département d’Assoungha), ont été la cible d’une attaque violente perpétrée par des individus armés non identifiés. Le bilan est lourd : 16 morts et 13 blessés.
Selon les informations disponibles, les assaillants ont ouvert le feu sur la population avant de prendre la fuite, plongeant les habitants dans la stupeur et la désolation. Cet acte de violence a immédiatement suscité l’émoi et l’indignation dans toute la province.

En réaction, une délégation de haut niveau s’est rendue sur les lieux du drame pour témoigner leur solidarité aux victimes. Elle était composée notamment du Secrétaire général du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) du Ouaddaï, du président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Ouaddaï, du représentant du Sultan du Dar-Ouaddaï, du président de la Chambre de commerce provinciale, de représentants des autorités coutumières, ainsi que de nombreuses personnalités originaires de la région.
Prenant la parole au nom de l’ensemble de la délégation, le camarade Ismail Mahamat Saleh Bilal, Secrétaire général du MPS du Ouaddaï, a condamné fermement ce qu’il a qualifié d’« acte criminel et inhumain ». Il a été rejoint dans cette dénonciation par le président du Conseil islamique, Cheikh Ibrahim Chekhadine, le représentant du Sultan Cheikh Adam Hissein, et le président de la Chambre de commerce Adoud Didane Moura. Tous ont exprimé leur compassion aux familles endeuillées, les appelant à garder patience et à respecter la hiérarchie.

Sur place, le Délégué général du Gouvernement auprès de la province du Ouaddaï, Ismail Yamouda Djorbo, a assuré que toutes les forces de défense et de sécurité ont été déployées dans la zone désormais classée « zone d’urgence et d’opération ». Il a déclaré que tous les blessés ont été pris en charge par l’État, et que deux d’entre eux ont été évacués à N’Djamena pour des soins spécialisés.
Le représentant du gouvernement a par ailleurs promis que les auteurs de cet acte ne resteront pas impunis. « Les criminels ont été identifiés et leur arrestation est en cours. Le gouvernement assumera toutes ses responsabilités pour que justice soit rendue », a-t-il affirmé, tout en appelant les populations à garder leur calme. Il a également qualifié les assaillants de « rebelles » dont le but serait de semer le désordre dans la région.
Ce drame relance la question de la sécurité dans les zones périphériques de l’Est tchadien, régulièrement confrontées à des violences armées. Les autorités ont promis de renforcer la présence des forces de sécurité dans la région afin d’éviter la répétition de telles tragédies.