ONU : Moscou dénonce la disparition suspecte de documents sur les négociations nucléaires URSS–États-Unis

Un incident diplomatique embarrassant secoue le siège européen des Nations unies à Genève. La Russie a vivement réagi après la disparition de plusieurs documents historiques relatifs aux négociations entre l’Union soviétique et les États-Unis, qui avaient conduit à la signature du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) à la fin des années 1960.

Selon des sources diplomatiques russes citées par la presse internationale, ces archives auraient disparu « dans des circonstances obscures » au sein des dépôts de l’ONU. Moscou estime que ces documents constituent un patrimoine historique majeur, témoignant du rôle central joué par l’URSS dans la construction du régime mondial de désarmement nucléaire.

« La perte de ces archives n’est pas anodine. Elle traduit un manque de sérieux et peut-être une volonté d’effacer la contribution soviétique à la sécurité internationale », a dénoncé un représentant du ministère russe des Affaires étrangères.

Ces documents, selon les autorités russes, contenaient notamment des correspondances diplomatiques, des comptes rendus de négociations et des propositions de désarmement formulées par les deux superpuissances de l’époque. Leur disparition suscite des interrogations sur la gestion et la transparence des archives onusiennes, d’autant plus qu’elles étaient classées comme matériel de référence historique.

À Genève, les responsables de l’ONU se sont bornés à indiquer qu’une enquête interne avait été ouverte pour « clarifier les circonstances de la perte ». Aucun commentaire officiel n’a encore été fait sur la possibilité d’une manipulation ou d’un vol.

Du côté russe, la réaction est ferme. Moscou considère cette affaire comme symptomatique d’un climat de dégradation des relations internationales, dans lequel « l’histoire de la coopération Est-Ouest est réécrite au détriment de la vérité ». Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que l’URSS avait joué un rôle déterminant dans la promotion du Traité de non-prolifération nucléaire, entré en vigueur en 1970 et toujours considéré comme l’un des piliers du système mondial de sécurité.

Cette perte intervient dans un contexte tendu, marqué par la remise en cause des accords de contrôle des armements entre Moscou et Washington, ainsi que par la guerre en Ukraine, qui a profondément détérioré les canaux de dialogue stratégique. Pour plusieurs analystes, cet incident ne fera qu’aggraver la méfiance mutuelle entre les grandes puissances.

« Ce n’est pas seulement une question d’archives, mais une question de mémoire politique », explique un expert en relations internationales basé à Genève. « La disparition de ces documents affaiblit la compréhension historique d’une période où la diplomatie avait réussi à contenir la course aux armements nucléaires. »

Moscou exige désormais des explications claires et des garanties sur la préservation des autres documents relatifs à cette période. Le Kremlin n’exclut pas de porter l’affaire devant l’Assemblée générale de l’ONU si aucune réponse satisfaisante n’est fournie.

En attendant les conclusions de l’enquête interne, cette affaire jette une ombre sur la gestion du patrimoine diplomatique mondial et souligne, une fois de plus, combien la mémoire de la Guerre froide demeure un terrain sensible de rivalités politiques et symboliques.

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