Face à la persistance de l’instabilité sécuritaire dans l’est de la RDC, les confessions religieuses du Nord-Kivu lancent un appel solennel à l’ancien président Joseph Kabila pour qu’il s’implique activement dans la quête de la paix dans la région. Un message fort porté par le pasteur Joël Amurani, président de la plateforme des confessions religieuses de la province.
Réunis à Goma, les responsables religieux ont exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration continue de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, théâtre depuis plusieurs années de conflits armés, de déplacements massifs de populations et de crises humanitaires à répétition. Pour ces leaders spirituels, il est temps que d’anciens piliers de la nation s’engagent de nouveau dans la médiation et la pacification.
« Pendant 18 ans, Joseph Kabila a abattu un travail de titan que nul n’ignore. Il a tout fait pour réunifier ce pays. Qu’il s’implique pour que la paix puisse revenir », a plaidé le pasteur Joël Amurani, dans une déclaration vibrante à la presse. Et de marteler : « Nous demandons le retour de la paix, rien que la paix ».
L’ancien chef de l’État, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, reste une figure politique influente, notamment dans l’est du pays d’où il est originaire. S’il s’est montré discret depuis son retrait du pouvoir, les attentes autour de son rôle post-présidence n’ont cessé de croître, à mesure que la crise sécuritaire perdure dans les provinces du Kivu et de l’Ituri.
L’appel des confessions religieuses s’inscrit dans une démarche citoyenne visant à mobiliser toutes les forces morales et politiques du pays en faveur d’une résolution durable des conflits. Cette interpellation intervient aussi dans un contexte de méfiance croissante vis-à-vis des mécanismes classiques de paix, jugés inefficaces ou insuffisants face à la recrudescence des violences.
À travers cette initiative, les leaders religieux veulent rappeler le rôle historique que peuvent jouer les anciens dirigeants comme garants de l’unité nationale et médiateurs dans les moments critiques. Un rôle que Joseph Kabila, s’il acceptait de l’endosser publiquement, pourrait exercer avec un poids symbolique non négligeable.
Reste à savoir si l’ancien président répondra à cet appel. En attendant, les populations du Nord-Kivu continuent de payer le prix fort d’une paix toujours attendue, parfois désespérée, et désormais invoquée avec ferveur par les voix spirituelles de la région.
