Des frappes aériennes américaines ont bel et bien visé des camps liés au groupe État islamique au Nigeria, a confirmé le gouvernement nigérian, qui a apporté des précisions sur cette opération militaire sensible menée en coordination avec Abuja.
Selon un communiqué du ministère nigérian de l’Information, les frappes ont ciblé la forêt de Bauni, située dans l’État de Sokoto, au nord-ouest du pays. L’opération a été lancée jeudi à partir de plateformes maritimes positionnées dans le golfe de Guinée. Elle s’inscrit dans le cadre d’un effort conjoint de lutte contre l’expansion des groupes jihadistes opérant entre le Sahel et le territoire nigérian.
Les autorités précisent que ces frappes ont été expressément approuvées par le président Bola Ahmed Tinubu, à l’issue d’un travail de renseignement et de planification qualifié d’« approfondi ». Les informations recueillies faisaient état de camps servant de bases arrière à des éléments affiliés à Daech, soupçonnés de préparer des attaques de grande envergure et de tenter une infiltration depuis la région sahélienne vers le Nigeria.
Dans le détail, seize munitions guidées par GPS ont été tirées par des drones américains MQ-9 Reaper. Ces frappes ont permis de détruire plusieurs cibles considérées comme stratégiques par les services de sécurité. « Les camps visés étaient directement liés à des projets d’attaques majeures contre le Nigeria », indique le communiqué officiel, sans toutefois préciser le nombre de combattants neutralisés.
Le gouvernement nigérian affirme qu’aucune victime civile n’a été signalée à la suite de l’opération, même si des débris issus des frappes sont tombés dans certaines zones des États de Sokoto et de Kwara. Des évaluations sont en cours afin de mesurer l’impact matériel exact de ces retombées.
Côté américain, l’ancien président Donald Trump a déclaré que les frappes avaient été menées « en conformité avec les autorités du pays », soulignant la coopération sécuritaire entre Washington et Abuja. Il a également averti que d’autres actions pourraient suivre si la menace persistait.
Ces frappes interviennent dans un contexte de forte pression sécuritaire au Nigeria, confronté depuis plusieurs années à des groupes armés jihadistes dont les activités s’étendent désormais au-delà du nord-est du pays, alimentées par l’instabilité chronique du Sahel.




