Au Nigeria, la démission surprise du ministre de la Défense, Mohammed Badaru Abubakar, a créé un choc politique alors que le pays traverse une nouvelle vague d’insécurité marquée par une recrudescence des enlèvements et des attaques armées. L’annonce, officiellement motivée par des « raisons de santé », intervient dans un contexte de forte pression sur les autorités fédérales.
Depuis plusieurs semaines, la capitale Abuja et plusieurs régions voisines sont frappées par une montée inquiétante des violences : incursions de groupes armés, kidnappings ciblés et attaques contre des convois civils. Face à la détérioration rapide de la situation, le gouvernement a proclamé l’état d’urgence sécuritaire, mobilisant des renforts militaires et redéployant des unités spécialisées dans les zones les plus vulnérables.
Une démission qui interroge
Si le ministère évoque une décision personnelle liée à la santé du ministre, le calendrier de son départ suscite des interrogations. Mohammed Badaru Abubakar, en poste depuis 2023, était en première ligne dans la lutte contre les groupes criminels et insurgés opérant au centre et au nord du pays. Sa démission intervient alors que plusieurs voix, au sein de la société civile, dénonçaient un manque de résultats et appelaient à un renforcement urgent des opérations de terrain.
Une succession très attendue
La question de son remplacement est désormais au cœur des spéculations politiques. Selon plusieurs sources au sein de l’appareil sécuritaire, un nom « opérationnel » et expérimenté serait pressenti pour prendre les rênes du ministère. Le gouvernement, qui cherche à rassurer une opinion publique exaspérée, pourrait annoncer rapidement une nomination afin d’éviter tout vide de commandement.
La population en quête de réponses
Malgré les annonces et les renforts déployés, la population reste dans l’expectative. À Abuja, de nombreux habitants expriment leur inquiétude face à l’extension des zones à risque et à la multiplication des incidents violents. Les autorités assurent travailler à « rétablir la stabilité » et promettent des mesures plus robustes dans les jours à venir.
Mais pour de nombreux Nigérians, seule une amélioration tangible de la sécurité permettra de restaurer la confiance. Dans un pays habitué aux crises successives, la démission du ministre de la Défense apparaît comme un tournant critique : soit l’occasion d’un sursaut, soit le signe d’un système sécuritaire à bout de souffle.




