Niger : Niamey efface les traces coloniales et célèbre ses figures nationales

La capitale nigérienne a vécu une journée particulière en inscrivant son histoire dans ses propres rues. Onze artères de Niamey ont été officiellement rebaptisées pour porter désormais les noms de grandes figures nationales, marquant une étape symbolique dans la volonté du Niger de tourner la page d’un héritage colonial jugé dépassé.

Ces changements, voulus par les autorités locales, visent à rendre hommage à des personnalités qui ont marqué la mémoire collective du pays. Des héros de la résistance, des pionniers politiques et culturels, ainsi que des bâtisseurs de la nation prennent ainsi place dans l’espace public, offrant aux générations actuelles et futures des repères profondément enracinés dans l’histoire nigérienne.

Ce geste n’est pas anodin. Il s’inscrit dans un mouvement plus large engagé depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, où la nouvelle transition a multiplié les initiatives pour affirmer la souveraineté nationale. Après la dénonciation de plusieurs accords de coopération militaire avec la France et le renforcement des liens stratégiques avec d’autres partenaires, la réappropriation des symboles de l’espace urbain s’impose comme une suite logique.

« Rebaptiser nos rues, c’est réhabiliter notre mémoire et rappeler que notre histoire ne commence pas avec la colonisation », a expliqué un responsable municipal lors de la cérémonie. Pour de nombreux habitants, cette décision traduit une volonté de reconnaissance : celle de voir honorés des noms familiers, issus de leur propre patrimoine, plutôt que de continuer à circuler dans des avenues au nom étranger.

En procédant à cette transformation, Niamey rejoint d’autres capitales africaines qui, ces dernières années, ont entrepris de réécrire leur géographie urbaine en accord avec leurs réalités identitaires. Une manière pour ces pays de renforcer leur souveraineté symbolique, mais aussi d’enseigner, à travers la toponymie, des leçons d’histoire nationale.

Pour les autorités nigériennes, ce n’est qu’une étape : d’autres rues, places et édifices pourraient bientôt être concernés par un processus similaire. Dans une ville où chaque carrefour raconte une part d’histoire, Niamey entend désormais écrire la sienne avec ses propres héros.


Rédacteur en chef
Rédacteur en chef
Articles: 1604

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *