Niger : Niamey durcit le ton face à Orano et revendique sa souveraineté sur l’uranium

Le Niger a réaffirmé avec fermeté sa souveraineté sur ses ressources minières, en particulier l’uranium, au cœur d’un bras de fer persistant avec la France et le groupe Orano. Lors d’un point de presse tenu le 27 décembre, le ministre nigérien des Mines, le commissaire-colonel Ousmane Abarchi, a dénoncé ce qu’il qualifie de « seuil inacceptable » franchi par l’entreprise française, l’accusant d’assimiler l’exercice légitime de la souveraineté nationale à un « prétendu vol d’uranium ».

Le Niger a réaffirmé avec fermeté sa souveraineté sur ses ressources minières, en particulier l’uranium, au cœur d’un bras de fer persistant avec la France et le groupe Orano. Lors d’un point de presse tenu le 27 décembre, le ministre nigérien des Mines, le commissaire-colonel Ousmane Abarchi, a dénoncé ce qu’il qualifie de « seuil inacceptable » franchi par l’entreprise française, l’accusant d’assimiler l’exercice légitime de la souveraineté nationale à un « prétendu vol d’uranium ».

Depuis le coup d’État de juillet 2023, l’uranium est devenu un enjeu stratégique et politique majeur pour les autorités de transition à Niamey. En juin dernier, l’État nigérien a procédé à la nationalisation de la Somair, la Société des mines de l’Air, jusque-là exploitée en partenariat avec Orano. Sur ce site, plus de 1 000 tonnes d’uranium étaient stockées, renforçant l’importance économique et symbolique de cette décision.

Alors que le gouvernement nigérien a annoncé sa volonté de mettre cette production sur le marché international, un convoi de plusieurs dizaines de camions transportant du « yellow cake » a quitté la ville minière d’Arlit fin novembre. Selon les autorités, ce convoi était encore stationné à Niamey en début de semaine, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques et commerciales.

Pour Niamey, ce différend dépasse le seul cadre d’Orano. Le ministre des Mines a pointé un « déséquilibre systémique » dans la commercialisation de l’uranium, estimant que le Niger n’a pas tiré, pendant des décennies, les bénéfices équitables de l’exploitation de ses ressources. « Le Niger sévira contre tout partenaire qui ne respectera pas sa réglementation minière », a-t-il averti, marquant un tournant dans la politique extractive du pays.

Dans ce contexte, une mise en demeure adressée à Orano en septembre dernier a également été révélée. Le montant réclamé par l’État nigérien dépasse 4 milliards de francs CFA, soit plus de 6 millions d’euros, au titre de manquements présumés aux obligations contractuelles et réglementaires.

Ce nouvel épisode confirme la volonté affichée des autorités nigériennes de reprendre le contrôle total de leurs ressources naturelles, dans un climat de redéfinition des relations avec les partenaires étrangers. Un signal fort envoyé à l’industrie minière internationale, à l’heure où le Niger entend faire de l’uranium un levier central de sa souveraineté économique et politique.

Trace Infos
Trace Infos
Articles: 1846

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *