En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’avocat international et militant panafricaniste Maître Saïd Larifou a lancé un appel fort au Black Caucus et aux organisations afro-américaines. À travers une lettre ouverte, il exhorte les héritiers de Martin Luther King, Malcolm X et des Black Panthers à unir leurs voix à celles des peuples africains dans leur lutte pour la liberté, la justice et la démocratie.
Au cœur de son message, Me Larifou attire l’attention sur le cas de son client, Dr Succès Masra, ancien Premier ministre tchadien, qu’il qualifie d’« injustement et arbitrairement emprisonné » par le régime en place à N’Djamena. Pour l’avocat inscrit au barreau de Moroni, cette affaire symbolise la dérive autoritaire qui menace aujourd’hui l’Afrique, où les acquis démocratiques sont fragilisés par des régimes « corrompus, autoritaires, répressifs et sanguinaires », souvent soutenus par de grandes puissances étrangères.
« Nous avons besoin d’un plaidoyer fort, puissant et clair contre les régimes qui confisquent les libertés et maintiennent l’Afrique dans l’esclavage moderne, le colonialisme et la pauvreté », écrit-il, appelant à une vigilance accrue face aux coopérations bilatérales qui se muent parfois en complicités tacites avec la répression.
Un appel à la solidarité noire transatlantique
Pour Maître Larifou, le temps est venu d’une convergence historique entre l’Afrique et les Afro-Américains. Il invite les organisations noires américaines à marcher aux côtés des mouvements citoyens africains et des patriotes engagés sur le continent, afin de briser le cycle des dictatures et des injustices.
« L’oppression d’un peuple africain, qu’il soit sur le continent ou dans la diaspora, demeure une blessure pour l’ensemble de notre humanité commune », souligne-t-il, insistant sur la nécessité d’un front commun contre l’instrumentalisation de la justice, la criminalisation de l’opposition et la corruption endémique.
Le sort des prisonniers politiques au centre du plaidoyer
Dans sa lettre, l’avocat comorien dénonce la multiplication des coups d’État électoraux, des assassinats ciblés et des emprisonnements arbitraires de militants politiques. « Des prisonniers politiques croupissent dans les geôles et des militants sont assassinés simplement pour avoir défendu la liberté et la justice », écrit-il, exhortant la diaspora noire à ne pas rester spectatrice.
Une interpellation à portée mondiale
En s’adressant directement aux responsables du Black Caucus et aux organisations afro-américaines, Me Larifou cherche à inscrire la lutte africaine dans une dynamique globale, où la voix des peuples opprimés ne serait plus marginalisée mais entendue au plus haut niveau.
« Votre voix, portée au sein du système politique américain et sur la scène internationale, peut devenir un levier puissant pour soutenir les peuples africains », plaide-t-il, avant de conclure sur un appel à l’unité pour que « triomphent la Liberté, la Justice et la Démocratie ».
Cet appel marque une nouvelle étape dans la mobilisation internationale pour la défense des droits civiques en Afrique et relance le débat sur le rôle de la diaspora afro-descendante dans les luttes contemporaines contre l’oppression.