À seulement 29 ans, Benil s’impose comme l’un des artistes les plus prometteurs de la scène urbaine tchadienne. Alliant rap, afrotrap et afrobeat, il porte avec fierté les espoirs et les luttes d’une jeunesse avide de changement.
Un parcours forgé dans les rues de N’Djamena
Originaire du quartier Kamnda, Benil – de son vrai nom Toguyallah Mboguerienne – a été bercé dès son plus jeune âge par les sons et les réalités de la capitale tchadienne. C’est en 2014 qu’il fait ses premiers pas remarqués, en remportant une compétition scolaire. Très vite, il fonde le collectif Moderne Gang 54R, affirmant ainsi sa volonté de faire entendre la voix des jeunes de son quartier.
Son premier single, « 54ème République », jette les bases d’un style authentique, engagé et ouvert aux sonorités modernes.
« Brakoss » : entre fierté et revendication
En novembre 2022, Benil dévoile son premier album, « Brakoss », sous le label Marge d’Action Musique. Cet opus de 12 titres est un savant mélange de rythmes dansants et de textes percutants. « Brakoss », qui signifie « brave laboureur » en langue sara, est un hommage à ceux qui luttent quotidiennement pour construire leur avenir malgré les obstacles.
Des morceaux comme « La dot » ou « Bizarre » abordent sans détour les réalités sociales, tandis que des collaborations avec d’autres artistes de la scène urbaine enrichissent l’album d’une belle diversité musicale.
Un artiste engagé au service de sa génération
Benil ne se contente pas de faire danser : il veut éveiller les consciences. Dans son clip « Gourouss », dévoilé en 2023, il dépeint la précarité des jeunes tchadiens avec une grande justesse. À travers ses paroles et ses visuels forts, il incite à la résilience et au dépassement de soi.
Son engagement dépasse la musique : titulaire d’un diplôme en communication de l’Université de N’Djamena, Benil utilise également les médias pour sensibiliser aux enjeux sociaux et économiques auxquels est confrontée la jeunesse.
Une ascension qui dépasse les frontières
En février 2025, Benil se produit lors de la 4ᵉ édition du festival New School Power, affirmant encore davantage sa place sur la scène nationale. Sa récente collaboration avec la chanteuse Queena, pour revisiter le classique tchadien « Dja ta na » de Saint Mbété Bao, témoigne aussi de sa volonté de valoriser l’héritage culturel tout en le modernisant.
Avec son énergie, sa sincérité et son amour profond pour son pays, Benil trace sa route sans trahir ses racines. Pour beaucoup, il est déjà bien plus qu’un artiste : il est le porte-drapeau d’une jeunesse tchadienne créative, audacieuse et résolument tournée vers l’avenir.
