La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a effectué une mission de terrain à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari, dans le cadre de la protection des victimes et témoins de violences sexuelles. Cette mission, conduite par Madame Shera Sandra, commissaire et vice-présidente de la sous-commission « Protection des droits de l’homme et libertés fondamentales », vise à renforcer l’accès à la justice et à garantir la dignité des survivants dans une région où ces violences restent encore largement invisibilisées.
Durant trois jours, la délégation de la CNDH a mené des consultations avec les autorités administratives locales, les chefs traditionnels, les organisations de la société civile ainsi que les acteurs judiciaires. L’objectif : poser les fondations d’un dispositif pérenne de protection, d’écoute et d’assistance pour les victimes de violences sexuelles, souvent confrontées au silence, à la stigmatisation ou à l’impunité.
« Nous ne pouvons plus tolérer que les victimes soient intimidées, abandonnées ou réduites au silence. Cette mission envoie un message clair : la justice doit être accessible à tous, et la dignité humaine doit être protégée en toutes circonstances », a déclaré la commissaire Shera Sandra au terme de la mission.
La CNDH entend mettre en place un mécanisme d’identification et de mobilisation des victimes, en lien étroit avec les structures locales. Des actions concrètes sont prévues : création de cellules d’écoute sécurisées, appui juridique, accompagnement psychosocial et mise en réseau avec les autorités judiciaires pour favoriser la participation des survivants aux procédures.
Dans cette province marquée par des cas de violences souvent non dénoncés, la démarche de la CNDH est saluée comme une avancée majeure. Elle pourrait servir de modèle pour l’élaboration d’un programme national de protection des victimes et témoins de violences sexuelles.
Soutenue par des partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, le Centre européen d’appui électoral (ECES) et les Nations Unies, cette initiative ambitionne de renforcer l’État de droit à travers une justice inclusive, sensible au genre et respectueuse des droits humains fondamentaux.



