Sous le thème « Nous sommes toujours au chevet de nos patients », la Journée internationale des infirmiers a été célébrée avec un accent particulier sur l’éthique professionnelle et l’accueil des patients, à l’initiative de l’association ASSO MSF en collaboration avec l’hôpital de district sanitaire de Moïssala.
Dans un contexte où les attentes des usagers en matière de soins humains et de respect se font de plus en plus pressantes, cette journée d’échange et de sensibilisation a réuni infirmiers, gardes-malades et acteurs de la santé autour d’un exposé-débat franc et salutaire.
Des professionnels appelés à un sursaut éthique
Prenant la parole, Michael Bouila, représentant de l’ASSO MSF Moïssala, a tenu un discours sans concession : « Il est impératif que le corps soignant retrouve les fondements de son engagement : l’éthique et le respect du malade. » Selon lui, certains comportements observés dans les structures sanitaires trahissent les principes de compassion et de responsabilité qui devraient guider tout infirmier.
Même constat pour Onegongar Sylvestre, infirmier engagé et membre actif de l’association, qui a appelé ses collègues à une introspection professionnelle. « Nous devons incarner la vocation qui est la nôtre. L’accueil d’un patient, c’est déjà une part du traitement. »
Des gardes-malades entre reconnaissance et dénonciation
Si certains gardes-malades ont salué les efforts visibles dans les structures soutenues par Médecins Sans Frontières, d’autres n’ont pas hésité à pointer du doigt les dérives observées ailleurs. Utilisation abusive du téléphone, indifférence face aux douleurs des malades, retards injustifiés… Autant de griefs qui nuisent à la relation de confiance entre soignants et accompagnants.
Cependant, cette journée n’a pas versé dans le procès à charge. Elle s’est voulue avant tout un espace de dialogue, où les critiques ont ouvert la voie à des propositions concrètes : renforcer la formation continue, instaurer des mécanismes d’évaluation de l’accueil, et encourager une culture de l’écoute dans les structures de santé.
Vers une humanisation des soins à Moïssala
Au-delà des discours, cette commémoration a posé les bases d’une dynamique collective pour revaloriser le rôle de l’infirmier dans la chaîne de soins. Dans une localité comme Moïssala, où les défis sont nombreux mais la solidarité palpable, les acteurs de la santé semblent déterminés à replacer l’humain au centre de leur pratique.
« Nous ne voulons pas seulement soigner, nous voulons guérir avec dignité », a confié un infirmier en marge des échanges.
Alors que le système de santé tchadien est en pleine mutation, des initiatives comme celle-ci rappellent que l’amélioration des soins passe aussi – et peut-être d’abord – par un sourire, un mot rassurant, un accueil digne.
