Moïssala : Grève générale au lycée catholique Saint Daniel Comboni

Le lycée catholique Saint Daniel Comboni de Moïssala est secoué par une crise sans précédent. Ce mardi, l’ensemble des enseignants a déclenché une grève générale, dénonçant le refus de la direction d’appliquer une augmentation salariale pourtant convenue lors d’une assemblée générale en juillet dernier.

Le lycée catholique Saint Daniel Comboni de Moïssala est secoué par une crise sans précédent. Ce mardi, l’ensemble des enseignants a déclenché une grève générale, dénonçant le refus de la direction d’appliquer une augmentation salariale pourtant convenue lors d’une assemblée générale en juillet dernier.

Selon les enseignants, la réunion du 19 juillet 2025, tenue en présence des parents d’élèves, avait validé : une augmentation de 2 500 F CFA des frais d’inscription pour l’année scolaire 2025-2026, une hausse du tarif horaire des enseignements de 700 F à 1 000 F, conditionnée à l’inscription d’au moins 426 élèves.

Avec 408 élèves inscrits, les enseignants estiment que l’objectif est presque atteint. Mais le Père Ephrahim, délégué des écoles catholiques de Moïssala, propose une augmentation symbolique de seulement 50 F à partir de janvier 2026, ce que le corps enseignant juge inacceptable.

Conflit et démission collective

Une réunion organisée ce matin entre le Père Ephrahim et le président de l’Association des Parents d’Élèves (APE) a tourné au bras de fer : les enseignants ont été invités à s’identifier, mais ont choisi de démissionner en bloc. Ils dénoncent également des propos menaçants du président de l’APE, qui aurait évoqué leur remplacement si le tarif de 50 F n’était pas accepté.

La situation a déclenché la colère des élèves, qui sont descendus dans la cour du lycée pour soutenir leurs enseignants. Face à cette tension, la direction a fait appel à la police, selon le proviseur Ronelngue Arnaud.

« Nous n’acceptons pas de nouveaux professeurs. Si rien ne change, que nos parents retirent nos frais d’inscription pour nous inscrire ailleurs », ont affirmé plusieurs élèves rencontrés sur le chemin du retour.

Positions divergentes

Rencontré dans son bureau, le Père Ephrahim a expliqué que l’assemblée de juillet s’était tenue en son absence. Pour lui, les 2 500 F supplémentaires sur les frais d’inscription sont destinés à la Direction Nationale des Écoles Catholiques (DNEC), à l’assurance et au fonctionnement de l’APE, et non à une hausse des salaires. Il a toutefois laissé la porte ouverte à une négociation.

Une école d’excellence mais un personnel sous-payé

Avec 408 élèves inscrits – 302 au collège (32 500 F) et 106 au lycée (52 500 F) – les enseignants dénoncent une rémunération dérisoire : « personne ne touche plus de 25 000 F par mois », affirment-ils, qualifiant cette situation de maltraitance financière.

Classé parmi les meilleurs établissements du Tchad, le lycée Saint Daniel Comboni risque de voir sa réputation ternie si la crise persiste. Enseignants et élèves appellent à une intervention urgente des autorités administratives et ecclésiastiques.

Koumdjité Maltanan de Malissaman
Koumdjité Maltanan de Malissaman
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