Au moins vingt personnes ont trouvé la mort à Mogadiscio, capitale de la Somalie, à la suite de violents affrontements ayant opposé les forces de sécurité à des habitants du quartier de Tarabunka. Les heurts sont survenus après une opération d’expulsion forcée, rapporte le site Somali Guardian.
Selon des sources concordantes, des troupes gouvernementales, appuyées par des véhicules blindés et lourdement armées, ont entrepris de déloger des milliers de familles installées depuis plus de trente ans dans cette zone. Mais la tentative de déguerpissement a rapidement tourné à l’affrontement : déterminés à défendre leurs habitations, certains habitants auraient ouvert le feu sur les militaires, déclenchant une fusillade qui a duré plusieurs heures. Le bilan fait état de nombreuses victimes dans les deux camps, même si la majorité des morts et blessés serait recensée du côté des civils.
La démolition des maisons s’inscrirait dans un projet gouvernemental visant à céder des terrains publics à des promoteurs immobiliers. L’objectif serait d’y ériger des immeubles de grande hauteur dans le cadre d’un programme de modernisation urbaine. Cependant, ce type d’opérations soulève de vives critiques. Plusieurs organisations locales dénoncent une politique d’urbanisation qui se fait au détriment des familles défavorisées, déjà confrontées à une extrême précarité.
Ce n’est pas la première fois que de telles évictions massives sont signalées à Mogadiscio. Des opérations similaires ont déjà été menées ces dernières années dans d’autres quartiers de la capitale, souvent marquées par des violences et de lourdes pertes humaines.
La situation reste tendue à Tarabunka, où de nombreux déplacés n’ont désormais nulle part où aller.