Le Mali est confronté depuis mercredi à une paralysie partielle mais significative de son économie. À l’appel du Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerces (SYNABEF), une grève de 72 heures a été lancée le 17 avril. Elle touche un large éventail d’institutions économiques : banques, compagnies d’assurance, entreprises pétrolières, établissements financiers et structures commerciales.
En l’absence d’accord avec les autorités, le mouvement pourrait se durcir. Le syndicat menace de prolonger la grève de 120 heures supplémentaires à partir du 22 avril.
Le SYNABEF ne cache pas sa détermination. Le syndicat formule plusieurs revendications clés : la libération de deux employés d’Ecobank Mali, dont l’arrestation reste floue mais suscite l’indignation dans les milieux syndicaux ; la réintégration de 158 salariés licenciés d’UBIPHARM, entreprise spécialisée dans la distribution pharmaceutique ; la régularisation de 300 travailleurs temporaires, réclamant leur passage en contrats à durée indéterminée (CDI) ; et le respect des engagements liés au fonds social, un mécanisme crucial de protection des travailleurs.
Cette grève intervient dans un contexte de tension croissante entre les syndicats et le gouvernement malien. Le SYNABEF accuse les autorités et plusieurs entreprises de ne pas respecter leurs obligations sociales, menaçant la stabilité du secteur privé et le pouvoir d’achat des employés.
Dans les grandes villes comme Bamako, les effets de la grève sont déjà visibles : agences bancaires fermées, guichets automatiques inactifs, retards dans les services d’assurance et d’approvisionnement en carburant.
Si aucun compromis n’est trouvé d’ici le 21 avril, la prolongation de la grève pourrait accentuer les perturbations économiques et sociales. Le SYNABEF reste sur sa position : pas de reprise sans avancées concrètes. Le gouvernement, de son côté, reste discret pour l’instant, mais des négociations seraient en cours.
Une épreuve de force à suivre de près, dans un Mali où les tensions sociales rejoignent souvent les défis politiques et économiques.