Mali| TV5 Monde frappée par la HAC: vers une invisibilité médiatique internationale ?

La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a encore frappé. Le 9 mai 2025, l’institution malienne a annoncé le retrait de TV5 Monde des offres des distributeurs agréés, accusant la chaîne d’un « manquement au devoir d’impartialité ». Motif : une couverture jugée déséquilibrée de la manifestation du 3 mai 2025 organisée par des partis politiques opposés à l’abrogation de la charte des partis.

Ce n’est pas une première. Déjà en septembre 2024, TV5 Monde avait été suspendue trois mois. Cette nouvelle décision s’ajoute à la longue liste de sanctions contre les médias internationaux : interdiction définitive de RFI et France 24, suspension temporaire de LCI… Le message de la HAC est clair : la couverture médiatique internationale devra désormais se plier à une lecture strictement conforme à la version officielle des faits.

Vers un paysage médiatique verrouillé ?

Cette nouvelle suspension relance un débat sensible : quelle place reste-t-il pour une information pluraliste au Mali ? En privant les citoyens d’un accès à diverses voix médiatiques, le risque d’un isolement informationnel plane. Dans un contexte où les tensions politiques sont vives et les institutions en pleine redéfinition, la pluralité des sources d’information apparaît pourtant essentielle.

Selon des observateurs, la sanction de la HAC contre TV5 Monde pose aussi une question de fond : les médias internationaux peuvent-ils encore jouer leur rôle d’observateurs indépendants au Mali, sans crainte de représailles ?

Une liberté d’expression sous tension

Si le gouvernement affirme vouloir protéger la souveraineté médiatique du pays, nombre de défenseurs de la liberté de la presse y voient une restriction progressive de l’espace démocratique. En s’attaquant successivement aux plus grandes chaînes d’information francophones, les autorités maliennes donnent le ton d’une nouvelle ère où la critique extérieure n’a plus sa place dans le paysage médiatique national.

Alors que les voix discordantes se raréfient à l’antenne, le public malien est en droit de se demander : qui aura encore le droit de raconter l’histoire, et selon quels prismes ?

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