Le gouvernement malien vient de franchir un nouveau pas dans sa quête de souveraineté économique. Avec le retrait définitif de l’Agence française de développement (AFD) du capital de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), l’État malien devient désormais l’unique actionnaire de cette institution financière stratégique.
La BNDA, créée pour soutenir le financement de l’agriculture et du monde rural, se retrouve ainsi placée entièrement sous contrôle malien. Cette évolution marque un tournant important dans le paysage bancaire du pays, où la présence française était jusqu’ici notable. « Le Mali entend faire de la BNDA un levier central pour son autonomie agricole et son développement rural », indique une source proche du ministère de l’Économie.
Le retrait de l’AFD s’inscrit dans un contexte plus large de réorientation des partenariats stratégiques du Mali. Ces dernières années, les autorités de transition ont multiplié les décisions visant à réduire la dépendance à l’égard des institutions et acteurs économiques français, privilégiant une reprise en main nationale et une diversification des alliances.
En reprenant le contrôle exclusif de la BNDA, le gouvernement souhaite renforcer l’accès des producteurs agricoles aux financements, moderniser les chaînes de valeur agricoles et accroître l’autosuffisance alimentaire. La mesure s’inscrit également dans le cadre de la stratégie nationale de souveraineté, qui ambitionne de replacer les secteurs vitaux — agriculture, énergie, finances — au cœur d’une politique maîtrisée à Bamako.
Pour de nombreux observateurs, cette décision illustre la volonté affirmée du Mali de rompre avec des décennies de dépendance et de redéfinir son avenir économique sur des bases autonomes.