Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga se retrouve au centre d’une vive polémique après un discours tenu lors d’un meeting au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) le samedi 16 novembre. À un moment crucial pour la transition politique du pays, ses déclarations ont ravivé les tensions sur la scène politique nationale.
Un discours polémique.
Lors du rassemblement, Choguel Kokalla Maïga a critiqué ouvertement la gestion des généraux au pouvoir, affirmant qu’il n’était pas traité à la hauteur de son rôle de Premier ministre. Il a particulièrement dénoncé son exclusion des discussions ayant mené au report des élections initialement prévues avant mars 2024. L’arrestation de son collaborateur, Boubacar Karamogo Traoré, bien qu’il ait été libéré par la suite, a également été pointée du doigt comme une tentative d’intimidation, renforçant le sentiment d’un climat tendu au sein du gouvernement.
Une vague d’indignation nationale
Les déclarations du Premier ministre ont provoqué un tollé à travers le pays. Le 19 novembre, des manifestations d’envergure ont eu lieu dans les principales villes maliennes, exigeant la révocation de Choguel Kokalla Maïga pour “trahison”. Les tensions se sont encore intensifiées lorsque des sources médiatiques ont rapporté que le traditionnel Conseil des ministres, prévu pour ce mercredi à Koulouba, a été reporté. Une injonction aurait été faite au Premier ministre et à son équipe de ne pas se rendre sur place pour cet événement, signe d’un climat de méfiance au sein des plus hautes instances de l’État.
Un impact sur la transition politique
Depuis le début de la transition en 2020, le Mali traverse une période délicate, marquée par des défis sécuritaires, économiques et politiques. Les tensions internes au sommet de l’État pourraient compromettre davantage le processus de transition, alors que le pays est sous la pression de la communauté internationale pour organiser des élections crédibles et pacifiques. Choguel Kokalla Maïga, en prenant une posture de défiance, semble attiser des divisions susceptibles d’affaiblir la cohésion au sein du gouvernement de transition. Ce contexte tendu pourrait nuire à la stabilité déjà fragile du pays, alors même que les Maliens aspirent à un retour à un ordre constitutionnel durable.
Un avenir incertain.
La position du Premier ministre est désormais en jeu, alors que les appels à sa démission se multiplient. La gestion de cette crise par les autorités de transition sera déterminante pour l’avenir politique du Mali.
Dans un pays en quête de réconciliation et de stabilité, ces tensions internes risquent de détourner l’attention des priorités nationales, notamment la lutte contre l’insécurité et la reconstruction d’un État fort. Les prochains jours seront cruciaux pour voir si un apaisement est possible ou si cette crise politique marquera un tournant dans la transition malienne.
Avec Mali Actu