Le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a reçu ce vendredi au palais de Koulouba les rapports annuels 2023 et 2024 du Médiateur de la République, remis officiellement par Mme Sanogo Aminata Mallé. La cérémonie, marquée par une forte présence institutionnelle, a mis en lumière le rôle grandissant de cette instance de régulation dans la relation entre l’État et les citoyens.
Une institution de plus en plus sollicitée
Dans son allocution, Mme Mallé a présenté un bilan détaillé des deux exercices, révélant une nette augmentation des recours des citoyens : plus de 6 000 usagers accueillis en 2023 contre près de 12 000 en 2024. Une progression qui, selon elle, illustre la confiance croissante des Maliens dans le Médiateur.
Les plaintes concernent principalement la gestion foncière, source majeure de tensions sociales, mais aussi les lenteurs administratives, l’exécution tardive des décisions de justice et les insuffisances du système de protection sociale.
Des recommandations pour réformer l’administration
Face à ces dysfonctionnements, le Médiateur de la République a formulé plusieurs recommandations : respect rigoureux des procédures foncières, accélération des démarches administratives, meilleure gestion des conflits de chefferie, mais aussi modernisation de l’administration grâce à la digitalisation.
Mme Mallé a également alerté sur les conséquences de l’orpaillage artisanal, évoquant des conflits locaux, des pollutions et la destruction d’écosystèmes, plaidant pour des réformes structurelles.
L’engagement du Président de la Transition
Prenant la parole, le Général Assimi Goïta a salué le travail accompli par le Médiateur et ses équipes, qualifiant l’institution de « recours pour le citoyen » et de « conseil pour l’administration ». Il a appelé le gouvernement à tirer profit des constats dressés dans les rapports pour engager des réformes, notamment dans la gestion foncière et la gouvernance publique.
Le Chef de l’État a également exprimé sa satisfaction face à l’augmentation des saisines, qu’il considère comme un signe de vitalité démocratique et de consolidation de l’État de droit. Il a enfin insisté sur l’importance d’accorder une attention particulière aux femmes et aux Maliens de l’extérieur, acteurs clés de la cohésion nationale.
Un baromètre de la gouvernance publique
Devenue un véritable baromètre des rapports entre l’administration et les citoyens, l’institution du Médiateur de la République continue de renforcer sa place dans le paysage institutionnel malien. Les rapports remis au Président de la Transition constituent à la fois un outil de diagnostic et une feuille de route pour améliorer la gouvernance et rapprocher davantage l’État de ses administrés.