Le Mali renforce ses liens diplomatiques et économiques avec la Chine dans le cadre d’une réunion ministérielle de haut niveau consacrée au suivi des engagements du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, la délégation malienne participe activement aux travaux qui se tiennent du 10 au 12 juin 2025 dans la ville chinoise de Changsha.
Accompagné notamment de Mme Fatou Binta Diop, ambassadrice et conseillère diplomatique du président de la Transition, Abdoulaye Diop représente Bamako à cette rencontre stratégique, dédiée à l’évaluation et à la relance de la coopération sino-africaine. À l’agenda : l’examen de plusieurs rapports sur la mise en œuvre des projets conjoints et les déclarations des délégations venues de l’ensemble du continent.
Un partenariat renforcé sous le sceau de la solidarité Sud-Sud
Cette réunion, dont les travaux se sont ouverts ce mercredi 11 juin, s’inscrit dans une volonté partagée de redynamiser les relations sino-africaines à travers des partenariats fondés sur des principes de respect mutuel, de bénéfices réciproques et d’un engagement commun pour le développement. À travers ce forum, la Chine réaffirme son ancrage diplomatique et économique sur le continent, en proposant une coopération « moderne », fondée sur l’infrastructure, la formation, la santé, et l’innovation technologique.
Pour le Mali, cette participation témoigne d’un tournant stratégique. Selon des sources diplomatiques, Bamako et Pékin ambitionnent de hisser leurs relations bilatérales à un niveau supérieur, en les inscrivant dans un cadre de partenariat stratégique global. Une dynamique portée, selon le ministère malien des Affaires étrangères, par la convergence de vues entre les Présidents Assimi Goïta et Xi Jinping sur les priorités de développement de leurs pays respectifs.
Changsha, vitrine de la coopération pragmatique
La ville de Changsha, capitale de la province du Hunan, symbolise depuis quelques années l’intensification des échanges sino-africains. Ce n’est pas un hasard si la Chine y accueille régulièrement des rencontres du FOCAC. En plus d’être un centre industriel majeur, Changsha s’est imposée comme un laboratoire des projets pilotes sino-africains, notamment dans le domaine agricole et éducatif.
En prenant part à cette réunion de coordination, le Mali souhaite défendre ses priorités nationales dans les discussions autour des prochaines phases du partenariat sino-africain, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, des infrastructures énergétiques et du renforcement des capacités humaines.
Une diplomatie active dans un monde en mutation
Ce déplacement du chef de la diplomatie malienne illustre également l’activisme du gouvernement de transition pour diversifier ses alliances à l’international. Alors que le pays poursuit son processus de refondation politique, la coopération avec la Chine est perçue comme une alternative crédible pour accélérer les projets structurants et s’affranchir de certaines dépendances historiques.
Les discussions en cours à Changsha pourraient ainsi aboutir à de nouveaux accords dans les semaines à venir, au bénéfice des populations maliennes. Une coopération pensée dans la durée, à l’image de cette alliance sino-africaine qui, depuis plus de deux décennies, tente de redessiner les équilibres géopolitiques et économiques du continent.
