Le calme apparent de la ville de Mongo a été rompu par une évasion spectaculaire. Ce samedi 19 avril 2025, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en mission dans la province du Guera, s’est rendue à la maison d’arrêt locale pour faire la lumière sur les circonstances de cette fuite massive.
À la tête de la délégation, le commissaire Bangah Yengding Nathan n’a pas tardé à rencontrer les responsables du centre pénitentiaire. Au cœur des échanges avec le directeur adjoint : un constat troublant. L’établissement souffrirait d’un grave déficit d’alimentation en eau, un facteur jugé déterminant dans cette évasion survenue la veille en début de soirée.
Le bilan est lourd : 81 détenus portés disparus, une fusillade sanglante, trois morts et quatre blessés. Deux d’entre eux, touchés par balles, reçoivent actuellement des soins à l’hôpital de Mongo. L’un présente une blessure à la jambe, l’autre au bras. Les deux autres cas les plus graves ont été transférés à N’Djaména pour une prise en charge spécialisée.
Cette visite entre dans le cadre des missions de la CNDH, qui veille au respect des droits humains dans les lieux de détention. Qu’elles soient inopinées ou programmées, ces descentes visent à prévenir la torture, les mauvais traitements et toute forme de violation des droits fondamentaux.
À Mongo, cette mission a pris une tournure urgente, révélant les failles du système carcéral et les risques que celles-ci font peser autant sur les détenus que sur les agents en service. Une alerte de plus pour une réforme attendue depuis longtemps.