Face aux nombreuses interrogations suscitées par son récent déplacement à l’étranger, le président de la République, le colonel Michaël Randrianirina, est sorti de son silence. Le chef de l’État a affirmé que ce voyage, effectué dans la plus grande discrétion, répondait avant tout à des impératifs de sécurité personnelle, évoquant des menaces pesant sur sa vie.
Au-delà de cet aspect sécuritaire, le président a indiqué que cette mission officielle s’inscrivait également dans une dynamique de recherche de partenariats stratégiques au bénéfice de Madagascar. À Dubaï, il a notamment rencontré deux princes héritiers, une princesse ainsi que plusieurs investisseurs internationaux, avec lesquels des échanges qualifiés de « constructifs » ont eu lieu.
Quatre axes majeurs ont été au cœur des discussions. Le premier concerne la mise en place de systèmes technologiques avancés permettant un suivi en temps réel des flux financiers au niveau des douanes, des ports et des aéroports, dans un souci de transparence et de lutte contre les circuits illicites. Le deuxième axe porte sur l’envoi de 5 000 jeunes Malgaches pour travailler à Dubaï, un projet présenté comme une opportunité d’emploi et de transfert de compétences.
Le président a également évoqué l’intérêt porté à une technologie innovante capable de transformer l’air en eau potable, une solution susceptible de répondre aux défis liés à l’accès à l’eau dans certaines régions du pays. Enfin, les discussions ont abordé la création d’une banque minérale et d’une raffinerie d’or, destinées à mieux contrôler l’exportation de l’or malgache vers l’étranger, notamment vers Dubaï, à travers des mécanismes de traçabilité et de certification renforcés.
Toutefois, le chef de l’État a tenu à préciser qu’aucun accord formel n’a encore été signé. « Il s’agit pour l’instant de discussions et de plaidoyers », a-t-il souligné, indiquant que la concrétisation de ces projets nécessitera la conclusion d’accords de coopération bilatérale entre les deux pays.
Par ailleurs, le président Randrianirina s’est exprimé sur la question sécuritaire nationale, notamment sur la présence d’armes lourdes introduites illégalement sur le territoire. Selon lui, cette situation justifie les opérations de perquisition menées par les forces de sécurité, dans un contexte où des individus chercheraient à semer le trouble et à provoquer des affrontements entre civils. Il a insisté sur le fait que ces armes auraient été introduites avant son accession au pouvoir, réaffirmant la détermination de son gouvernement à lutter contre toute tentative de déstabilisation.
À travers ces déclarations, le président entend rassurer l’opinion publique sur les motivations de ses actions à l’étranger, tout en mettant en avant une vision axée sur la sécurité, la transparence économique et le développement durable de Madagascar.
