Madagascar : Le président de transition Michaël Randrianirina ouvre la porte à une candidature à la prochaine présidentielle

Le colonel Michaël Randrianirina, porté au pouvoir le 14 octobre dernier à la faveur de l’intervention des forces armées, a laissé entendre qu’il pourrait se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Dans une interview accordée à la chaîne publique TVM, le nouvel homme fort de Madagascar a toutefois conditionné cette décision à la volonté populaire.

« Notre tâche pour le moment est la refondation de l’État. […] Ma candidature [au poste du président] doit être exigée par le peuple, s’il estime que je fais bien mon travail. Sinon, personne ne me forcera à le faire. Je partirai si la population estime que je ne suis pas à la hauteur de mes fonctions », a-t-il affirmé, donnant le ton de ce qui se veut une transition « responsable » sous leadership militaire.

Arrivé à la tête du pays après la prise de pouvoir de l’armée, le colonel Randrianirina dirige désormais un gouvernement intérimaire composé en grande partie de militaires. Depuis son installation, il multiplie les appels à l’unité nationale et à la « refondation » des institutions, un terme qui revient régulièrement dans ses discours.

Cette déclaration intervient alors que la communauté internationale observe avec prudence l’évolution de la situation politique à Madagascar. Plusieurs partenaires étrangers ont déjà appelé à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à l’organisation d’élections libres et transparentes.

Sur le terrain, le nouveau régime tente de rassurer quant à ses intentions. Le colonel Randrianirina insiste sur le caractère temporaire de cette transition et se défend de vouloir confisquer le pouvoir. Toutefois, sa formulation laisse ouverte l’hypothèse d’une participation à la prochaine présidentielle, un scénario fréquent dans l’histoire des transitions militaires sur le continent.

À Madagascar, où les crises politiques se succèdent depuis deux décennies, cette éventualité suscite déjà des réactions contrastées. Certains observateurs y voient une manœuvre classique pour légitimer le pouvoir en place, tandis que d’autres estiment que la popularité affichée du président de transition pourrait effectivement le pousser vers une candidature.

Pour l’heure, aucune date officielle n’a été annoncée pour la prochaine élection. Mais l’enjeu pour le colonel Michaël Randrianirina est désormais clair : convaincre qu’il œuvre pour le pays, tout en laissant planer la possibilité de prolonger son mandat par les urnes.

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