Madagascar s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire politique. Trois semaines après le déclenchement d’un vaste mouvement de contestation ayant conduit à la chute du président Andry Rajoelina, un militaire s’apprête à être investi à la tête du pays. Celui-ci a tenu à rassurer la population, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’État, mais d’une transition nationale pour restaurer la confiance et l’ordre.
Dans les rues d’Antananarivo, l’ambiance tranche avec la tension des derniers jours. Les barrages ont disparu, les commerces ont rouvert, et la capitale, longtemps paralysée, retrouve peu à peu son souffle. C’est un nouveau départ, confie Saholy, vendeuse au marché d’Analakely, tout sourire. L’armée, qui avait gardé jusqu’ici un profil bas, reste discrète, évitant toute démonstration de force visible.
Mais derrière cette apparente accalmie, beaucoup s’interrogent sur la nature réelle de cette prise de pouvoir. La communauté internationale, prudente, attend de voir si la promesse d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel se concrétisera. Car à Madagascar, les transitions militaires ont souvent ouvert la voie à de longues périodes d’incertitude.
Alors que les célébrations se multiplient, les regards se tournent désormais vers la future feuille de route du nouveau pouvoir : réconciliation nationale, réforme institutionnelle ou simple redistribution du pouvoir ? Le peuple malgache, éprouvé par des années de crise politique et économique, espère que cette fois, le changement rimera avec stabilité.
