Le Centre de solidarité des jeunes pour la formation et le développement (CSJFD), en partenariat avec CARE, a lancé une vaste session de formation et de recyclage à l’intention de 259 pairs éducateurs issus des professionnelles du sexe (PS) et 49 superviseurs. Répartie dans 17 villes couvertes par le programme, cette formation porte sur des thématiques essentielles telles que le VIH, la tuberculose (TB), les hépatites, les violences basées sur le genre (VBG), la prophylaxie pré-exposition (PrEP), la communication interpersonnelle utile (CIU) et la qualité des données. L’objectif est d’assurer la continuité et la durabilité des services de prévention et de prise en charge au bénéfice des populations clés les plus vulnérables.
Un enjeu majeur de santé publique
Le Tchad fait face à une épidémie généralisée avec un taux de prévalence du VIH estimé à 1,1% dans la population générale, mais nettement plus élevé chez les professionnelles du sexe où il atteint 13,7% sur une population estimée à plus de 33 000 personnes. Les disparités sont importantes selon les localités : 47,7% de positivité à Ati, 17,5% à N’Djamena et 5,8% à Koumra. Par ailleurs, la syphilis touche 5% des PS et, selon l’EDS-MICS 2014-2015, 2% des femmes sexuellement actives ont contracté une IST au cours des 12 derniers mois. Pour le président du conseil d’administration du CSJFD, Ngarti Ngarhingar Désiré, cette initiative s’inscrit dans la vision d’éliminer d’ici 2030 le VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme, les hépatites virales et les IST, tout en levant les obstacles liés aux droits humains qui freinent l’accès aux services de santé.
Le Fonds mondial et CARE misent sur l’impact communautaire
Le chef de projet de CARE, Kemadjingaye Djitaingar, a rappelé que le programme GC7 (Grant Cycle 7) du Fonds mondial 2025-2027 constitue une opportunité unique pour réduire la prévalence des IST, du VIH et du SIDA dans les communautés ciblées. Selon lui, la formation des pairs éducateurs représente un levier stratégique pour atteindre ces objectifs ambitieux.
