Libye : un accord fragile entre le gouvernement et la milice Radaa sous médiation turque

La capitale libyenne a évité de justesse une nouvelle flambée de violence. Le gouvernement d’unité nationale et la puissante milice Radaa ont signé, samedi, un accord préliminaire à Tripoli sous l’égide de la Turquie, alliée militaire de longue date. L’entente, qui vise à apaiser les tensions autour de l’aéroport stratégique de Mitiga, prévoit sa restitution au ministère de la Défense, la gestion unifiée des aéroports de l’ouest libyen, ainsi que le transfert de certaines prisons sous l’autorité du procureur général. Le texte mentionne également le remplacement du chef de la police judiciaire, actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

Cet accord marque une évolution dans la posture d’Ankara, désormais soucieuse de ménager aussi le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est. Mais le compromis reste fragile : la Force Radaa, minée par des divisions internes, conserve une influence armée importante à Tripoli, tandis que d’autres milices rivales continuent de contrôler des quartiers stratégiques de la capitale et de ses environs.

S’il témoigne d’une volonté d’éviter un affrontement direct autour de Mitiga, ce compromis reflète aussi la complexité du paysage sécuritaire libyen, où l’équilibre repose sur des arrangements précaires et des médiations extérieures. Les prochains jours diront si cet accord ouvre la voie à une stabilisation durable, ou s’il ne sera qu’une trêve éphémère dans un conflit marqué par les rivalités de milices et les interférences régionales.

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