Le Niger et la République islamique d’Iran ont franchi un nouveau cap dans leurs relations bilatérales en signant un accord de coopération en matière de lutte contre le terrorisme. L’annonce a été faite mercredi en marge de la visite officielle à Niamey du commandant des forces de sécurité iraniennes, le général Ahmad Reza Radan.
L’accord, conclu après une série d’échanges entre les autorités de sécurité des deux pays, vise à renforcer le partage de renseignements, la formation des forces de l’ordre et la coordination dans la lutte contre les groupes armés qui déstabilisent la région du Sahel. « Cet accord marque le début d’une nouvelle ère de coopération stratégique entre Téhéran et Niamey », a déclaré le ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Toumba, saluant le soutien iranien dans un contexte régional particulièrement tendu.
Le général Radan, à la tête d’une délégation sécuritaire de haut niveau, a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le Niger dans ses efforts pour restaurer la stabilité et la sécurité. « L’Iran a une longue expérience dans la lutte contre le terrorisme. Nous sommes prêts à la partager avec nos frères du Niger, dans le respect de leur souveraineté et des spécificités locales », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe.
Ce rapprochement sécuritaire s’inscrit dans un contexte de réorientation diplomatique du Niger depuis la prise de pouvoir par les militaires en juillet 2023. Confronté à l’isolement diplomatique de plusieurs pays occidentaux, le régime de transition multiplie les partenariats avec des puissances non occidentales, comme la Russie, la Turquie, ou désormais l’Iran.
Toutefois, cette coopération suscite des interrogations dans certains cercles diplomatiques. Plusieurs analystes s’interrogent sur les implications géopolitiques de cet alignement, dans une région déjà marquée par une forte concurrence d’influences. Mais pour les autorités nigériennes, l’objectif est clair : diversifier les partenariats pour faire face aux défis sécuritaires persistants.
L’accord signé à Niamey prévoit notamment des missions d’experts iraniens, des programmes conjoints de formation et un appui logistique. Il pourrait également ouvrir la voie à des projets de coopération technologique dans le domaine de la surveillance et de la cybersécurité.
En lutte contre les groupes armés affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda, notamment dans les zones frontalières avec le Mali et le Burkina Faso, le Niger espère ainsi renforcer ses capacités de riposte tout en consolidant sa souveraineté sécuritaire.