La langue russe en Centrafrique : « Porter la parole russe sur un continent étranger »

La capitale centrafricaine a accueilli une conférence scientifique internationale consacrée à un sujet peu commun mais en pleine expansion : l’enseignement de la langue russe en Afrique. Organisée par l’Université pédagogique d’État de Lipetsk P.P. Semionov-Tian-Chanski, cette rencontre s’est tenue sous le thème : « Les problèmes de la formation des futurs enseignants de la langue russe en Afrique en dehors de l’espace naturel russophone ».

La capitale centrafricaine a accueilli une conférence scientifique internationale consacrée à un sujet peu commun mais en pleine expansion : l’enseignement de la langue russe en Afrique. Organisée par l’Université pédagogique d’État de Lipetsk P.P. Semionov-Tian-Chanski, cette rencontre s’est tenue sous le thème : « Les problèmes de la formation des futurs enseignants de la langue russe en Afrique en dehors de l’espace naturel russophone ».

L’événement a réuni plusieurs acteurs du monde académique et diplomatique, dont Dmitry Sitiy, directeur général de la Maison russe de Bangui, N.A. Frolova, vice-rectrice de l’Université de Lipetsk, B. Yandji, directeur de l’École normale supérieure de l’Université de Bangui, ainsi que des professeurs russes et un représentant de l’ambassade de Russie.

Au cœur des échanges : la formation d’une nouvelle génération d’enseignants capables de porter la langue et la culture russes au-delà des frontières. Dmitry Sitiy a retracé l’histoire de la présence linguistique russe en Centrafrique, rappelant que les premières bases ont été posées dès les années 1960-1970, à une époque où de nombreux spécialistes soviétiques contribuaient au développement du pays.

L’ouverture, en 2021, du centre culturel et éducatif “Maison russe” à Bangui a donné un nouvel élan à cette coopération. Désormais, le russe est enseigné dans quatre écoles de la capitale et intégré au programme de la faculté des lettres de l’Université de Bangui. Plus de 500 Centrafricains y apprennent actuellement la langue de Tolstoï et de Pouchkine.

Cependant, les défis demeurent. Le manque de matériel pédagogique et la rareté d’enseignants qualifiés freinent encore l’expansion de cet enseignement. Pour B. Yandji, le développement du russe doit s’accompagner d’un renforcement du sango, langue nationale longtemps éclipsée par le français mais qui retrouve aujourd’hui sa place dans le système éducatif, notamment comme outil d’apprentissage des sciences.

Malgré ces contraintes, la profession d’enseignant conserve en RCA un statut respecté et valorisé, et la coopération russo-centrafricaine dans le domaine humanitaire et éducatif poursuit sa consolidation. À travers la diffusion du russe, Bangui devient peu à peu un pont linguistique et culturel entre Moscou et l’Afrique, symbole d’un partenariat qui se veut durable et mutuellement enrichissant.

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