Le ministère public a frappé fort. Ce jeudi, lors d’une audience très attendue au tribunal de grande instance de N’Djamena, le procureur de la République a requis une peine de dix ans de prison ferme contre Idriss Youssouf Boy, ancien haut cadre de l’administration, et About Hachim Bouder, homme d’affaires influent. Tous deux sont poursuivis pour corruption passive et active, dans une affaire qui a secoué les sphères politico-économiques du Tchad.
À l’issue de son réquisitoire, le parquet a également demandé que M. Youssouf Boy soit reconnu coupable d’abus de fonction, ajoutant un poids supplémentaire aux charges qui pèsent contre lui.
Selon les éléments présentés par l’accusation, les deux prévenus auraient été impliqués dans un système de rétrocommissions lié à l’attribution de marchés publics. Des documents compromettants, des enregistrements audio et des témoignages d’anciens collaborateurs ont été versés au dossier.
Les avocats de la défense, de leur côté, dénoncent une « instruction biaisée » et une volonté de faire de leurs clients des boucs émissaires dans un contexte de lutte anti-corruption en quête de résultats.
Le verdict est attendu dans les prochains jours. Si les juges suivent les réquisitions du procureur, ce procès pourrait marquer un tournant dans la manière dont la justice tchadienne traite les affaires de corruption au plus haut niveau.
Trace Infos suit de près l’évolution de cette affaire.
