Le débat sur la réintroduction de la peine de mort dans la législation tchadienne refait surface, suscitant une vive inquiétude au sein de l’opinion publique. Alors que le Tchad avait fait un pas historique en abolissant cette sanction en 2020, le projet gouvernemental d’en restaurer l’usage apparaît comme une dangereuse dérive qui menace les droits fondamentaux et les valeurs universelles de la vie.
Une peine en contradiction avec les textes sacrés
Au-delà des arguments juridiques et politiques, la peine capitale est aussi en totale opposition avec les enseignements religieux auxquels une grande partie de la société tchadienne se réfère.
Dans la Bible, le commandement est clair : « Tu ne tueras point » (Exode 20:13). La sacralité de la vie humaine est posée comme principe fondamental, sans condition ni réserve.
Le Coran, quant à lui, prône la miséricorde et la justice équilibrée. La sourate 5, verset 32 rappelle : « Quiconque tue une personne… c’est comme s’il avait tué l’humanité entière ; et quiconque la sauve, c’est comme s’il avait sauvé toute l’humanité. »
Ces références, au cœur de la foi des Tchadiens, montrent que la peine de mort n’est pas un instrument de justice, mais une violation du droit divin à la vie.
Un retour en arrière dangereux
La réintroduction de la peine capitale représenterait un recul grave pour l’État de droit au Tchad. L’expérience des pays qui continuent de pratiquer les exécutions démontre que cette sanction n’a aucun effet dissuasif durable sur la criminalité. Au contraire, elle ouvre la porte à des erreurs judiciaires irréversibles et à des dérives politiques où la peine de mort peut devenir un outil de répression.
Une mobilisation citoyenne nécessaire
Face à ce projet de loi, les voix de la société civile, des religieux, des défenseurs des droits humains et des simples citoyens doivent s’élever. Le Tchad a besoin d’institutions solides, d’une justice équitable et de politiques publiques axées sur la prévention et la réinsertion, plutôt que de mesures expéditives qui piétinent la dignité humaine.
La mobilisation citoyenne, pacifique et éclairée, est aujourd’hui essentielle pour empêcher que le pays ne sombre dans une logique punitive dépassée. Refuser la peine de mort, c’est protéger la vie, la justice et l’avenir.
La vie est sacrée. La justice n’a pas besoin de tuer.