Le bras de fer judiciaire se poursuit autour du Dr Succès Masra. La chambre d’accusation correctionnelle de la Cour d’appel de N’Djamena a rejeté, ce mercredi, la demande de mise en liberté provisoire introduite par ses avocats. Une décision que la défense qualifie de « surprenante », dénonçant un mépris des dispositions légales.
Réunis au siège du parti Les Transformateurs, les avocats de l’opposant politique ont tenu un point de presse pour exprimer leur désaccord. Me Francis Kadjilembay, porte-parole du collectif, a précisé que la demande avait été formulée le 19 mai, soit trois jours après l’arrestation de leur client. Elle s’appuyait sur l’article 322 du code de procédure pénale, lequel autorise toute personne à saisir la justice pour dénoncer une détention jugée arbitraire.
« La chambre a reconnu la recevabilité de notre requête, mais l’a déclarée non fondée, ignorant ainsi les arguments solides que nous avons développés durant plus de trois heures de plaidoirie », a déploré Me Kadjilembay. Pour les avocats, cette décision témoigne d’un refus d’exercer pleinement le rôle de contrôle judiciaire dévolu à cette instance.
Toujours placé en détention, le Dr Masra reste sous le coup d’une instruction judiciaire en cours. Tandis que les regards restent tournés vers le juge d’instruction, la défense affirme qu’elle n’en restera pas là. « Nous étudions d’autres voies de recours et nous poursuivrons notre engagement en faveur de la liberté de notre client », ont déclaré les avocats.
Ce nouveau revers judiciaire intervient dans un contexte politique tendu, alors que les partisans de l’ancien Premier ministre dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes. Pour l’heure, le dossier reste en suspens, avec une opposition qui promet de maintenir la pression.
